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Le Mythe du Cycle de 4 Ans du Bitcoin Détrôné par la Liquidité

Et si le fameux « cycle de 4 ans » du Bitcoin n’avait jamais existé ? Un analyste montre que les vrais tops et bottoms coïncident parfaitement avec les injections ou retraits de liquidité mondiale. Cette fois, le halving a eu lieu… mais la liquidité n’a pas suivi. Résultat : le grand bull-run serait encore devant nous. Vous vendez maintenant ?

Imaginez que vous attendiez depuis des mois le grand feu d’artifice promis tous les quatre ans, et qu’au moment où la mèche est censée s’allumer… rien ne se passe. C’est exactement ce que vivent des milliers de holders de Bitcoin depuis le dernier halving. Le prix stagne, voire redescend, et la panique commence à gronder : « le cycle est cassé ». Et si, au contraire, il n’avait jamais existé ?

Le halving n’a jamais été le vrai chef d’orchestre

Pendant des années, la communauté crypto a répété comme un mantra que Bitcoin suivait un cycle immuable de quatre ans lié au halving. Trois cycles complets, trois paraboles explosives suivies de corrections brutales : la preuve semblait irréfutable. Pourtant, trois échantillons, en statistique, c’est à peine plus convaincant qu’un lancer de dé.

Un analyste connu dans la sphère crypto a décidé de superposer sur un même graphique les courbes du Bitcoin et les grandes variables macro-économiques. Le résultat est saisissant : les grands mouvements haussiers du BTC correspondent presque parfaitement aux périodes d’expansion massive de la liquidité mondiale, et non aux dates de halving.

Retour sur les cycles passés : la liquidité raconte une tout autre histoire

Remontons en 2012-2013. Le premier halving a lieu en novembre 2012. Mais c’est surtout à partir de 2013 que la Fed injecte 85 milliards de dollars par mois via son QE3. Résultat : Bitcoin passe de 10 $ à 1 250 $ en quelques mois. Quand la Fed ralentit puis stoppe ses achats, Bitcoin chute à 150 $. Le timing colle parfaitement… mais avec la politique monétaire, pas avec le halving en lui-même.

2016-2017 ? Même scénario. Le halving a lieu, mais la vraie fusée s’allume quand la BCE lance un programme massif d’achats d’obligations, que la Bank of Japan rachète des ETF à tour de bras et que la Chine déclenche le plus gros credit impulse de son histoire. Bitcoin passe de 600 $ à près de 20 000 $.

2020-2021 ? Le halving de mai 2020 est suivi… d’une chute à 4 000 $ en mars avec le Covid. Et puis arrive la plus grande injection de liquidité de l’histoire : la Fed gonfle son bilan de plus de 5 000 milliards de dollars en quelques mois. Bitcoin explose jusqu’à 69 000 $.

À chaque fois, le halving a joué un rôle de catalyseur narratif, mais le carburant réel provenait des banques centrales.

Pourquoi cette fois-ci tout semble « différent »

Avril 2024 : quatrième halving. Tout le monde s’attendait à la même folie. Sauf que pendant deux ans, la Fed a fait exactement l’inverse : quantitative tightening, hausse des taux, réduction de son bilan. L’indice PMI mondial, cet indicateur clé qui mesure l’activité manufacturière, est resté coincé sous les 50 pendant des mois.

Conséquence logique : malgré le halving, Bitcoin a peiné à dépasser durablement les 70 000 $ en 2024 et revient aujourd’hui autour des 91 000 $ après un pic à plus de 100 000 $. Beaucoup crient à la fin du cycle. En réalité, les deux horloges (halving et liquidité) se sont simplement désynchronisées pour la première fois.

L’indice PMI, le vrai chronomètre des bulles crypto

L’indice global des directeurs d’achat (PMI manufacturier) est sans doute l’indicateur le plus sous-estimé de la communauté crypto. Pourtant, son historique est implacable :

  • Lorsque le PMI passe durablement au-dessus de 50 → la liquidité revient, Bitcoin touche un bottom.
  • Quand il dépasse 55 → début des grandes phases haussières.
  • Autour de 60 → explosion des altcoins et « altseason ».

En 2016-2017 et 2020-2021, le PMI a franchi ces seuils exactement au moment où les banques centrales ouvraient les vannes. Aujourd’hui ? Il oscille encore autour de 49-50. Traduction : la machine à liquidité n’est pas encore relancée.

Et maintenant ? Le piège tendu au retail

Depuis mi-2025, les signaux changent. La Fed a stoppé son resserrement, les premières baisses de taux sont actées, et plusieurs grandes banques centrales laissent entendre un retour progressif à des politiques accommodantes. L’histoire montre qu’une fois le PMI repasse au-dessus de 50 puis 55, les entrées institutionnelles deviennent massives.

« Nous n’avons jamais connu de bear market durable pendant une phase d’expansion de la liquidité mondiale. Jamais. »

Les institutions ne regardent pas les « rainbow charts » ni les cycles de quatre ans. Elles suivent les bilans des banques centrales, les écarts de taux, et surtout le PMI. Larry Fink, PDG de BlackRock, ne dessine pas des arcs-en-ciel sur son mur : il regarde la taille du bilan de la Fed.

Le risque ? Que le grand public, traumatisé par les corrections post-halving des cycles précédents, vende précisément au moment où les smart money commencent à accumuler en vue de la prochaine vague de liquidité.

Comment surveiller le vrai déclencheur du prochain bull-run

Voici les indicateurs à suivre absolument dans les prochains mois :

  1. Le bilan consolidé des grandes banques centrales (Fed + BCE + BoJ + PBOC)
  2. L’indice PMI manufacturier mondial (disponible gratuitement sur Trading Economics ou Markit)
  3. Le rythme de création monétaire M2 aux États-Unis et en zone euro
  4. Les écarts de crédit high-yield (signe que le « risk-on » revient)
  5. Les flux nets sur les ETF Bitcoin spot (BlackRock IBIT, Fidelity FBTC, etc.)

Dès que le PMI repassera durablement au-dessus de 52-53, accompagné d’une accélération des bilans des banques centrales, l’histoire nous enseigne que le vrai feu d’artifice commencera. Et cette fois, il pourrait être d’une ampleur jamais vue, avec des institutions bien plus impliquées qu’en 2021.

Conclusion : le cycle de quatre ans était un mirage confortable

Le halving restera toujours un événement important – il réduit l’offre neuve de Bitcoin et renforce son narratif déflationniste. Mais il n’a jamais été le moteur principal des grandes phases haussières. Ces dernières sont nées, ont grandi et se sont éteintes au rythme des injections ou des retraits de liquidité mondiale.

Aujourd’hui, en décembre 2025, nous ne sommes pas à la fin d’un cycle. Nous sommes potentiellement au tout début du vrai bull-run de cette ère post-ETF, au moment précis où la liquidité mondiale s’apprête à repartir de l’avant.

Ceux qui vendront maintenant par peur du « cycle de quatre ans » risquent de devenir exactement ce qu’ils ont toujours redouté : le dumb money qui transfère ses bitcoins aux institutions au pire moment possible.

La leçon est brutale mais claire : en finance, et particulièrement en crypto, il vaut mieux suivre les flux de liquidité que les calendriers mayas. Le vrai maître du jeu n’a jamais été le halving. C’était, et ça reste, la liquidité mondiale.

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