Au cœur de la Provence médiévale, nichée dans les contreforts des Maures, se dressait jadis une forteresse qui défia les royaumes francs pendant près d’un siècle. Son nom ? Le Fraxinet, un bastion musulman oublié qui marqua pourtant profondément l’histoire de la région et de la France. Plongeons ensemble dans cette fascinante épopée sarrasine en terre provençale.
L’arrivée des Sarrasins en Provence
Tout commence en 889, lorsqu’une troupe de guerriers musulmans, probablement originaires d’Espagne, débarque sur la côte varoise. Profitant de l’instabilité politique qui règne alors en Provence, coincée entre les royaumes francs et l’Empire, ils s’emparent d’un ancien castrum wisigoth perché sur les hauteurs de la vallée du Gapeau. C’est là, dans ce nid d’aigle naturel qui prendra le nom de Fraxinet (“frêne” en latin), qu’ils établiront leur base pour rançonner la région pendant près de 90 ans.
Une forteresse imprenable ?
La position du Fraxinet est en effet idéale. Surplombant la plaine, protégée par d’épaisses forêts de chênes et de châtaigniers, cette citadelle naturelle est facilement défendable. Les chroniqueurs de l’époque, comme l’évêque Liutprand de Crémone, insistent sur son caractère inexpugnable. Pendant des décennies, les troupes sarrasines, dont l’effectif exact reste inconnu (probablement quelques centaines d’hommes), mèneront des raids dévastateurs dans toute la Provence.
Pillant monastères et villages, razziant récoltes et bétail, les guerriers du Fraxinet étendent progressivement leur influence. Leurs chevauchées les mèneront jusqu’aux portes de Barcelone, de Grenoble ou du col du Grand-Saint-Bernard. Si la Provence reste leur cible principale, c’est toute une partie du sud-est de la France et du nord de l’Italie qui vit sous la menace sarrasine.
Une menace sous-estimée
Pourtant, malgré quelques expéditions punitives, les souverains francs et provençaux tardent à réagir. Pour les rois et les comtes, focalisés sur leurs luttes de pouvoir, ces bandes armées basées dans un repaire lointain ne représentent pas une menace prioritaire. Certains, comme le roi de Bourgogne Hugues d’Arles, iront même jusqu’à s’allier temporairement avec les Sarrasins pour affaiblir leurs rivaux.
Ce n’est qu’en 973, sous l’impulsion du comte de Provence Guillaume Ier, qu’une vaste coalition rassemblant Provençaux, Francs et Italiens se forme enfin pour éradiquer le Fraxinet. Après plusieurs mois de siège et de durs combats dans les forêts escarpées entourant la forteresse, les guerriers musulmans sont finalement vaincus. Une page de l’histoire provençale se tourne.
Un héritage longtemps occulté
Si l’épopée du Fraxinet a été progressivement oubliée, son impact sur la Provence fut pourtant majeur. Outre les innombrables ruines et le traumatisme laissé par un siècle de raids, certains historiens voient même dans l’insécurité chronique générée par la présence sarrasine l’une des causes de l’émergence de la société féodale en Provence.
Plus largement, le Fraxinet rappelle que la France médiévale, loin d’être un bloc chrétien monolithique, a connu de profondes et durables interactions avec le monde musulman. Des Sarrasins en Provence aux Normands en Sicile, l’Islam a été partie intégrante de l’histoire européenne bien avant les Croisades. Une réalité complexe que l’épopée oubliée du dernier bastion musulman de France illustre à merveille.
Pillant monastères et villages, razziant récoltes et bétail, les guerriers du Fraxinet étendent progressivement leur influence. Leurs chevauchées les mèneront jusqu’aux portes de Barcelone, de Grenoble ou du col du Grand-Saint-Bernard. Si la Provence reste leur cible principale, c’est toute une partie du sud-est de la France et du nord de l’Italie qui vit sous la menace sarrasine.
Une menace sous-estimée
Pourtant, malgré quelques expéditions punitives, les souverains francs et provençaux tardent à réagir. Pour les rois et les comtes, focalisés sur leurs luttes de pouvoir, ces bandes armées basées dans un repaire lointain ne représentent pas une menace prioritaire. Certains, comme le roi de Bourgogne Hugues d’Arles, iront même jusqu’à s’allier temporairement avec les Sarrasins pour affaiblir leurs rivaux.
Ce n’est qu’en 973, sous l’impulsion du comte de Provence Guillaume Ier, qu’une vaste coalition rassemblant Provençaux, Francs et Italiens se forme enfin pour éradiquer le Fraxinet. Après plusieurs mois de siège et de durs combats dans les forêts escarpées entourant la forteresse, les guerriers musulmans sont finalement vaincus. Une page de l’histoire provençale se tourne.
Un héritage longtemps occulté
Si l’épopée du Fraxinet a été progressivement oubliée, son impact sur la Provence fut pourtant majeur. Outre les innombrables ruines et le traumatisme laissé par un siècle de raids, certains historiens voient même dans l’insécurité chronique générée par la présence sarrasine l’une des causes de l’émergence de la société féodale en Provence.
Plus largement, le Fraxinet rappelle que la France médiévale, loin d’être un bloc chrétien monolithique, a connu de profondes et durables interactions avec le monde musulman. Des Sarrasins en Provence aux Normands en Sicile, l’Islam a été partie intégrante de l’histoire européenne bien avant les Croisades. Une réalité complexe que l’épopée oubliée du dernier bastion musulman de France illustre à merveille.