Depuis quelques années, un phénomène étrange et inquiétant se produit au large de Gibraltar : des orques s’en prennent aux bateaux de plaisance, les poussant et endommageant leurs gouvernails. Si ces « attaques » restent pour l’instant sans gravité, elles soulèvent de nombreuses questions chez les scientifiques. Que cherchent ces grands cétacés ? S’agit-il d’un comportement agressif envers les humains ?
Le mystère des « attaques » d’orques enfin élucidé ?
Après des mois de recherches, les spécialistes commencent à y voir plus clair. Tout aurait commencé il y a quelques années, quand trois jeunes orques se sont mis à pousser des bateaux avec leur museau, provoquant quelques dégâts. Rapidement, ce comportement s’est répandu au sein de la population locale d’épaulards. Mais pas de panique, il ne s’agirait en réalité que d’un « jeu » un peu brutal :
Nos recherches montrent qu’il n’y a pas d’agressivité dans ces interactions. Les orques semblent trouver un certain plaisir à bousculer les voiliers, un peu comme le font les dauphins. C’est un comportement acquis culturellement, transmis entre les individus.
– Ruth Esteban, chercheuse à la Fondation CIRCE
Un apprentissage fulgurant au sein du groupe
Grâce à un suivi par vidéos aériennes, sous-marines et des balises GPS, les scientifiques ont pu retracer la généalogie de ce comportement :
- Au départ, seuls 3 jeunes orques âgés de 3 à 5 ans « jouaient » à pousser des bateaux
- En quelques mois, la quasi-totalité du groupe d’une cinquantaine d’individus a adopté cette pratique
- Les orques semblent cibler spécifiquement les voiliers entre 10 et 15 mètres
- Aucun humain n’a été blessé, mais 7 bateaux ont été coulés depuis 2020
Si le mystère n’est pas totalement résolu, ces nouvelles données sont rassurantes. Les orques ne chercheraient pas à s’en prendre aux humains, mais auraient développé un comportement ludique un peu trop enthousiaste. Des recherches sont en cours pour trouver des moyens de les dissuader en douceur de s’approcher des bateaux.
Les plaisanciers appelés à la prudence
En attendant, les autorités maritimes recommandent aux navigateurs d’éviter la zone située au large de Barbate, épicentre des interactions. Si vous croisez tout de même la route d’un groupe d’orques joueurs, restez calme et attendez qu’ils se lassent. Coupez le moteur, rentrez les lignes et limitez vos mouvements à bord. Un comportement imprévisible pourrait attiser leur curiosité. Avec un peu de chance, ils repartiront comme ils sont venus, vous laissant une anecdote peu banale à raconter une fois à terre !