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Le Mur Frontière en Arizona, Enjeu Brûlant de la Présidentielle

En Arizona, le mur frontalier avec le Mexique est un enjeu brûlant de la présidentielle américaine. Notre reporter sur place dévoile les réalités du terrain et l'impact électoral de cette question sensible. Un sujet qui divise l'Amérique...

En Arizona, le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, un mur d’acier et de béton s’étire à perte de vue. Cet édifice imposant, devenu un enjeu central de l’élection présidentielle américaine, ne cesse de faire polémique. Notre reporter Anne-Claire Coudray s’est rendue sur place pour constater de ses propres yeux les réalités du terrain et l’impact de cette question brûlante sur la campagne.

Le mur, une promesse électorale devenue réalité

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait fait de l’achèvement du mur frontalier une promesse phare. Aujourd’hui, cette barrière s’étend sur plus de 1 000 kilomètres, soit environ un tiers de la frontière américano-mexicaine. Pouvant atteindre 9 mètres de haut par endroits, le mur est devenu un symbole de la politique d’immigration restrictive défendue par l’ex-président républicain.

Un dispositif qui ne freine pas l’immigration clandestine

Malgré son ampleur, le mur ne parvient pas à endiguer les flux migratoires. Depuis le début de l’année, près de deux millions de personnes ont été arrêtées par la police aux frontières en tentant de pénétrer illégalement sur le sol américain. L’Arizona est même devenu le principal point d’entrée pour les clandestins.

Vous pouvez couper ou grimper, j’en ai même vu lancer une corde par-dessus, monter, et redescendre de l’autre côté.

Gail, bénévole de l’association des Samaritains de Tucson

Gail, une bénévole des Samaritains de Tucson qui vient en aide aux migrants, témoigne des multiples façons de franchir l’édifice. Elle n’hésite pas à filmer ces scènes pour dénoncer ce qu’elle considère comme l’absurdité du mur. Les passeurs, eux, monnaient chèrement leurs services, demandant jusqu’à 10 000 dollars par personne pour le passage.

Un symbole qui divise l’Amérique

Au-delà de son efficacité contestée, le mur frontalier est devenu le symbole d’une Amérique divisée sur la question de l’immigration. Pour les partisans d’une ligne dure comme Donald Trump, il incarne la volonté de protéger le pays contre ce qu’ils perçoivent comme une invasion. Les opposants y voient au contraire une atteinte aux valeurs d’ouverture et d’accueil traditionnellement associées aux États-Unis.

Dans les États frontaliers comme l’Arizona, le sujet déchaîne les passions et pèse lourdement sur la campagne présidentielle en cours. Selon un sondage récent, 58% des électeurs de l’Arizona considèrent l’immigration comme l’un des enjeux majeurs du scrutin, juste derrière l’économie.

L’immigration, angle d’attaque privilégié de Trump

Bien conscient de l’importance de la thématique pour sa base, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale un marqueur fort de sa précédente présidence et un argument central de sa nouvelle campagne. Le candidat promet, s’il est élu, de renforcer encore le dispositif à la frontière et de durcir les conditions d’accès au territoire américain.

De son côté, la candidate démocrate Kamala Harris défend une approche plus nuancée, insistant sur la nécessité d’une réforme en profondeur du système migratoire et d’une coopération accrue avec les pays d’origine des migrants. Une position jugée laxiste par ses détracteurs républicains, qui l’accusent de vouloir ouvrir les vannes de l’immigration.

Vers un duel à distance sur l’enjeu migratoire

À quelques jours du scrutin, Donald Trump et Kamala Harris semblent donc engagés dans un duel à distance sur l’épineuse question de l’immigration. Aux promesses sécuritaires et identitaires du premier répond la volonté réformatrice de la seconde. Un affrontement qui promet d’être électriquant, à l’image du climat politique qui règne aux États-Unis.

Pour autant, au pied du mur, loin des postures et des effets de manche, la réalité du terrain reste implacable. Et les rêves d’une vie meilleure plus forts que les barrières de béton et d’acier. Un constat sans appel dont devra tenir compte le futur locataire de la Maison-Blanche, quel qu’il soit.

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