En ces périodes de fêtes de fin d’année, la question des grèves dans les transports revient inévitablement sur le devant de la scène. Mais cette fois, le nouveau ministre des Transports Philippe Tabarot semble déterminé à prendre le problème à bras le corps, quitte à s’attaquer à un droit fondamental des salariés : le droit de grève. Une prise de position qui risque de faire des remous dans un contexte social déjà tendu.
Un ministre favorable à une limitation du droit de grève
Invité ce mardi 31 décembre sur Europe 1, Philippe Tabarot a clairement affiché sa volonté de garantir les déplacements des Français pendant les périodes sensibles comme les fêtes ou les examens, quitte pour cela à limiter temporairement le droit de grève dans les transports. L’ancien sénateur LR, nouvellement nommé ministre, estime en effet que la grève est devenue un « préalable » plutôt qu’un « ultime recours » ces dernières années.
Le droit de grève a été dévoyé ces dernières années. On a vu se multiplier les grèves du quotidien qui désorganisent le service, comme des débrayages de 59 minutes ou encore les grèves perlées.
Philippe Tabarot, ministre des Transports
Une position qu’il avait déjà défendue par le passé en déposant une proposition de loi en ce sens lorsqu’il était sénateur, aux côtés de Bruno Retailleau et Hervé Marseille. Le ministre reconnait néanmoins que le droit de grève a permis de faire avancer un certain nombre de choses dans notre pays, mais il y a très longtemps.
Des perturbations limitées pour Noël cette année
Il faut dire que les menaces de grève brandies par les syndicats plus tôt cet automne n’ont finalement pas été mises à exécution pour les départs en vacances de Noël cette année. Un répit bienvenu pour les millions de Français qui s’apprêtent à prendre le train ou l’avion pour rejoindre leurs proches. Mais le ministre ne veut pas s’arrêter là et souhaite pérenniser ce qu’il considère comme un « droit aux transports » pour tous les citoyens.
Un serpent de mer qui refait surface
La question d’une limitation ou d’un encadrement du droit de grève dans les transports n’est pas nouvelle. Elle revient régulièrement dans le débat public à l’approche des grands départs en vacances ou lors de mouvements sociaux d’ampleur. Déjà en 2007, suite à une grève de la SNCF pendant les fêtes de Noël, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait évoqué l’idée d’un service minimum dans les transports. Mais face au tollé suscité, notamment dans les rangs syndicaux, le projet avait finalement été enterré.
Plus récemment, en 2019, c’est le Premier ministre Édouard Philippe qui avait remis le sujet sur la table lors de la longue grève contre la réforme des retraites. Il avait alors demandé à la SNCF et à la RATP de réfléchir à la mise en place d’un « service garanti » pour les transports du quotidien. Là encore, le projet n’avait pas abouti face à l’opposition des syndicats qui y voyaient une remise en cause d’un droit constitutionnel.
Les syndicats vent debout contre toute remise en cause du droit de grève
Sans surprise, la sortie du nouveau ministre des Transports a immédiatement fait réagir les organisations syndicales. Contactée par nos soins, une source syndicale dénonce « une attaque inacceptable contre un droit fondamental des travailleurs » :
Le droit de grève est un droit constitutionnel qu’on ne peut pas remettre en cause à la légère. C’est un moyen de pression indispensable pour les salariés face aux décisions unilatérales des directions. Plutôt que de vouloir le limiter, le gouvernement ferait mieux de favoriser le dialogue social.
Du côté des usagers en revanche, la proposition du ministre pourrait trouver un certain écho. Excédés par les grèves à répétition dans les transports, nombreux sont ceux qui réclament la mise en place d’un service minimum, en particulier pendant les périodes de départs en vacances.
Un débat qui s’annonce houleux
La proposition du ministre Philippe Tabarot ne manquera donc pas de faire des vagues dans les semaines à venir. Entre la défense d’un droit constitutionnel pour les uns et la volonté d’assurer la continuité du service public pour les autres, le débat promet d’être animé. Il faudra sans doute beaucoup de pédagogie et de dialogue pour tenter de concilier ces deux impératifs.
Une chose est sûre : le dossier des grèves dans les transports est loin d’être refermé. Et il reviendra très certainement sur la table à l’approche des prochaines grandes périodes de départs en vacances. D’ici là, le gouvernement aura peut-être trouvé la formule magique pour garantir à la fois le droit de grève et le droit aux transports. Pas sûr cependant que cela suffise à apaiser un climat social de plus en plus tendu.
Il faut dire que les menaces de grève brandies par les syndicats plus tôt cet automne n’ont finalement pas été mises à exécution pour les départs en vacances de Noël cette année. Un répit bienvenu pour les millions de Français qui s’apprêtent à prendre le train ou l’avion pour rejoindre leurs proches. Mais le ministre ne veut pas s’arrêter là et souhaite pérenniser ce qu’il considère comme un « droit aux transports » pour tous les citoyens.
Un serpent de mer qui refait surface
La question d’une limitation ou d’un encadrement du droit de grève dans les transports n’est pas nouvelle. Elle revient régulièrement dans le débat public à l’approche des grands départs en vacances ou lors de mouvements sociaux d’ampleur. Déjà en 2007, suite à une grève de la SNCF pendant les fêtes de Noël, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait évoqué l’idée d’un service minimum dans les transports. Mais face au tollé suscité, notamment dans les rangs syndicaux, le projet avait finalement été enterré.
Plus récemment, en 2019, c’est le Premier ministre Édouard Philippe qui avait remis le sujet sur la table lors de la longue grève contre la réforme des retraites. Il avait alors demandé à la SNCF et à la RATP de réfléchir à la mise en place d’un « service garanti » pour les transports du quotidien. Là encore, le projet n’avait pas abouti face à l’opposition des syndicats qui y voyaient une remise en cause d’un droit constitutionnel.
Les syndicats vent debout contre toute remise en cause du droit de grève
Sans surprise, la sortie du nouveau ministre des Transports a immédiatement fait réagir les organisations syndicales. Contactée par nos soins, une source syndicale dénonce « une attaque inacceptable contre un droit fondamental des travailleurs » :
Le droit de grève est un droit constitutionnel qu’on ne peut pas remettre en cause à la légère. C’est un moyen de pression indispensable pour les salariés face aux décisions unilatérales des directions. Plutôt que de vouloir le limiter, le gouvernement ferait mieux de favoriser le dialogue social.
Du côté des usagers en revanche, la proposition du ministre pourrait trouver un certain écho. Excédés par les grèves à répétition dans les transports, nombreux sont ceux qui réclament la mise en place d’un service minimum, en particulier pendant les périodes de départs en vacances.
Un débat qui s’annonce houleux
La proposition du ministre Philippe Tabarot ne manquera donc pas de faire des vagues dans les semaines à venir. Entre la défense d’un droit constitutionnel pour les uns et la volonté d’assurer la continuité du service public pour les autres, le débat promet d’être animé. Il faudra sans doute beaucoup de pédagogie et de dialogue pour tenter de concilier ces deux impératifs.
Une chose est sûre : le dossier des grèves dans les transports est loin d’être refermé. Et il reviendra très certainement sur la table à l’approche des prochaines grandes périodes de départs en vacances. D’ici là, le gouvernement aura peut-être trouvé la formule magique pour garantir à la fois le droit de grève et le droit aux transports. Pas sûr cependant que cela suffise à apaiser un climat social de plus en plus tendu.