Le meurtre sordide d’une fillette de huit ans secoue actuellement la Turquie. Le corps sans vie de Narin Guran, portée disparue depuis 19 jours, a été retrouvé fin septembre dans un sac au fond d’une rivière, à environ un kilomètre de son domicile. Un drame qui a profondément choqué l’opinion publique turque, d’autant plus que trois membres de la famille de l’enfant viennent d’être condamnés à la prison à perpétuité pour ce crime odieux.
Une disparition qui vire au cauchemar
Narin Guran, huit ans, vivait avec sa famille dans un village de la province de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. Le 21 août dernier, elle disparaît mystérieusement. Très vite, l’inquiétude grandit et une vaste opération de recherches est lancée. Sur les réseaux sociaux, une campagne intitulée « Retrouvez Narin » prend de l’ampleur, relayée par de nombreuses personnalités.
Mais après 19 jours d’angoisse, c’est la découverte macabre. Le corps sans vie de la fillette est repêché dans un sac, au fond d’une rivière, à environ un kilomètre de son domicile. L’autopsie révèlera qu’elle a été étranglée. La Turquie est sous le choc.
La famille de Narin au cœur des soupçons
Très vite, les soupçons se portent sur l’entourage proche de Narin. Une enquête est ouverte et 21 personnes sont placées en garde à vue, dont les parents et le frère aîné de la victime. L’oncle de Narin est également interpellé, en raison de « forts soupçons » de « meurtre » et de « privation de liberté » pesant sur lui.
Au fil des investigations, les langues se délient. Un certain Nevzat Bahtiyar avoue avoir commis le meurtre. Mais pour les enquêteurs, il n’a pas agi seul. Leurs soupçons sur une implication de la famille se confirment.
Perpétuité pour trois membres de la famille
Samedi 28 décembre, le verdict tombe après une journée d’audience tendue au tribunal de Diyarbakir. La mère, le frère aîné et l’oncle de Narin écopent de la prison à vie pour « meurtre délibéré en collaboration ». Nevzat Bahtiyar, qui avait avoué, est condamné à quatre ans et demi de prison.
La triste nouvelle de Narin, qui a été brutalement assassinée, nous a tous profondément blessés.
Recep Tayyip Erdogan, Président de la Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi sur les réseaux sociaux, se disant « profondément blessé » par ce drame. Il s’est engagé à suivre « personnellement le processus judiciaire pour garantir que ceux qui nous ont pris Narin reçoivent la punition la plus sévère, qu’ils méritent ».
Une affaire qui a suscité l’émoi de toute la Turquie
Le meurtre de la petite Narin a profondément choqué la société turque. Dès l’annonce de sa disparition, une intense mobilisation s’était mise en place pour la retrouver. Des appels au rassemblement pour protester contre ce crime odieux ont été lancés par des organisations féministes dans plusieurs villes du pays.
Ce tragique fait divers a une nouvelle fois mis en lumière la question des violences faites aux enfants. Selon des chiffres officiels, près de 400 mineurs ont été victimes de meurtre en Turquie ces dix dernières années, dont une majorité de filles.
Le calvaire de Narin, son visage innocent placardé partout dans le pays durant des semaines et le dénouement tragique de cette affaire laisseront une trace indélébile. Son souvenir est désormais devenu le symbole d’un combat à mener contre toutes les formes de maltraitance infantile. Les peines sévères infligées à une partie de sa famille apportent certes une réponse judiciaire, mais la douleur et l’incompréhension demeurent immenses face à ce drame qui endeuille toute la Turquie.