La polémique entre Novak Djokovic et les médias australiens ne cesse de rebondir depuis le début de l’Open d’Australie. Au cœur du scandale, Tony Jones, journaliste de Channel 9, le diffuseur officiel du tournoi. Dans une vidéo devenue virale ce week-end, on entend le présentateur se moquer ouvertement des supporters serbes de « Nole », lançant des slogans imaginaires comme « Novak est surcoté » ou « Novak expulsez-le ».
Trois ans après l’expulsion controversée de Djokovic du territoire australien pour son refus du vaccin anti-Covid, les plaies sont encore vives. La star serbe n’a pas manqué de réagir, boycottant l’interview d’après-match de Channel 9 dimanche soir. « Je ne donnerai plus d’interviews à cette chaîne tant que des excuses publiques n’auront pas été présentées pour ces commentaires insultants à mon égard et envers mes supporters », a déclaré le détenteur de 24 titres du Grand Chelem.
Un « chambrage » qui passe mal
Face au tollé, Tony Jones a tenté de calmer le jeu lundi matin. Sur le plateau de Channel 9, le journaliste a assuré que ses propos relevaient de « l’humour » et du « chambrage ». « J’ai immédiatement pris contact avec l’équipe de Djokovic samedi matin pour leur présenter mes excuses pour tout manque de respect ressenti », a-t-il ajouté, réitérant une nouvelle fois ses excuses à l’encontre du joueur mais aussi des supporters serbes.
Mais cet appel au calme semble un peu court pour apaiser les tensions. Selon une source proche de Djokovic, le numéro 1 mondial reste « très en colère » et « blessé » par ces commentaires « irrespectueux ». Sa décision de boycotter Channel 9 apparaît ferme et définitive, à moins d’un improbable retournement de situation.
Une relation compliquée avec les médias australiens
Plus largement, cet épisode illustre une nouvelle fois les relations compliquées qu’entretient Novak Djokovic avec la presse australienne. En janvier 2022, son expulsion du pays après un long bras de fer juridique avait suscité une vive polémique, amplement relayée et commentée par les médias locaux. Certains n’avaient pas hésité à le qualifier d’«égoïste» et d’«antivax».
Avec cette nouvelle passe d’armes, Djokovic semble vouloir reprendre le contrôle du récit médiatique le concernant. En boycottant ostensiblement une des principales chaînes du pays, il envoie un message clair : le respect est une valeur non négociable, sur et en dehors des courts. Reste à savoir si cette stratégie du silence lui permettra de reconquérir l’opinion publique australienne.
Objectif 28ème Grand Chelem
En attendant, le Serbe reste focalisé sur son objectif tennistique : décrocher un 10ème titre à Melbourne, qui serait aussi son 28ème trophée en Grand Chelem, un record absolu. Malgré les polémiques et une blessure à la cuisse, Djokovic a jusqu’ici déroulé son tennis, n’ayant toujours pas perdu le moindre set.
S’il parvient à ses fins, nul doute que le «Djoker» savourera sa victoire avec ses fans serbes, encore plus nombreux et bruyants que jamais dans les travées de la Rod Laver Arena. De quoi faire définitivement oublier les commentaires malheureux d’un certain journaliste. En tout cas, sur le court, Novak Djokovic a une nouvelle fois l’occasion de prouver qu’il est tout sauf « surcoté » et « passé ».