Ce dimanche après-midi, le match de Serie A entre la Juventus Turin et la Fiorentina a connu un triste incident. Après seulement 7 minutes de jeu, l’arbitre Maurizio Mariani s’est vu contraint d’arrêter brièvement la rencontre en raison d’insultes racistes provenant des tribunes et visant l’attaquant serbe de la Juventus, Dusan Vlahovic.
Selon des informations rapportées par la plateforme DAZN, ce sont des supporters de la Fiorentina, l’ancien club de Vlahovic, qui auraient proféré ces injures à caractère discriminatoire. L’arbitre a immédiatement réagi en interrompant le jeu et en appelant les deux capitaines pour leur signifier sa décision.
Un message fort diffusé dans le stade
Afin de mettre fin à ces comportements inacceptables, un message a été diffusé dans l’enceinte de l’Allianz Stadium, appelant les spectateurs à cesser immédiatement ces chants racistes. Pendant ce temps, les joueurs des deux équipes se sont rassemblés dans le rond central en signe de solidarité et de rejet de toute forme de discrimination.
Après quelques minutes d’interruption, le calme est revenu dans les tribunes et l’arbitre a pu donner le coup d’envoi pour la reprise du match.
La rancœur tenace des tifosi de la Viola
Ce n’est malheureusement pas la première fois que Dusan Vlahovic est pris pour cible par certains supporters de son ancien club. Depuis son transfert à la Juventus en janvier 2022, l’attaquant serbe cristallise la rancœur des tifosi de la Viola qui ne lui pardonnent pas ce départ chez l’ennemi juré.
Déjà la saison dernière, la Fiorentina avait écopé d’une sanction, avec la fermeture pour un match avec sursis d’une tribune de son stade, en raison de chants racistes visant Vlahovic et deux autres joueurs de la Juventus. Un triste constat qui montre que malgré les campagnes de sensibilisation, le racisme reste un fléau dans le football italien.
Le racisme, un mal récurrent dans le calcio
Cet incident intervient malheureusement dans un contexte où les actes racistes sont encore trop fréquents dans les stades de Serie A. Ces dernières années, de nombreux joueurs ont été victimes d’insultes discriminatoires, sans que les sanctions prises ne parviennent à éradiquer définitivement ce phénomène.
En 2019, l’attaquant belge de l’Inter Milan Romelu Lukaku avait notamment été la cible de cris de singe lors d’un match à Cagliari. Plus récemment, en septembre dernier, c’est le milieu de terrain brésilien de l’AC Milan Junior Messias qui a été visé par des injures racistes lors d’une rencontre à l’Atalanta Bergame.
Le racisme est un vice de la société et le soccer n’est qu’une partie de la société. Nous sommes tous impliqués, les éducateurs, les politiques et tous ceux qui travaillent dans le soccer.
– Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid
Face à ce fléau, les instances du football italien tentent de réagir en durcissant les sanctions, comme des matchs à huis clos ou des retraits de points, mais force est de constater que le chemin est encore long. Il est indispensable que tous les acteurs, clubs, joueurs, supporters, médias, s’unissent et s’engagent activement dans ce combat crucial.
Vers une prise de conscience collective ?
Cet énième incident raciste lors de Juventus-Fiorentina doit servir d’électrochoc et provoquer un véritable sursaut au sein du calcio. Il est plus que temps de passer des paroles aux actes et de mettre en place des mesures fortes et concrètes pour endiguer ce mal qui ronge le football.
Éducation, prévention, sanction : c’est sur ces trois piliers que doit reposer la lutte contre le racisme dans les stades. Les clubs ont un rôle essentiel à jouer en menant un travail de fond auprès de leurs supporters, dès le plus jeune âge. Les joueurs et entraîneurs doivent aussi continuer à s’exprimer sur ce sujet, pour faire prendre conscience de la gravité de tels actes.
Enfin, les instances dirigeantes, à commencer par la Fédération italienne de football, se doivent d’être intransigeantes en prononçant des sanctions exemplaires à l’encontre des fautifs. Seule une mobilisation générale et une tolérance zéro permettront d’éradiquer définitivement ce fléau des enceintes sportives.
L’interruption, même brève, de Juventus-Fiorentina ce dimanche pour cause d’insultes racistes rappelle douloureusement que la bataille est loin d’être gagnée. Mais elle témoigne aussi du fait que les mentalités évoluent, à l’image de la réaction rapide de l’arbitre. Souhaitons que ce énième signal d’alarme soit enfin entendu et impulse une dynamique nouvelle pour mettre hors-jeu le racisme une bonne fois pour toutes.
