80 ans après, l’horreur du massacre de Tulle résonne encore. Le 9 juin 1944, cette paisible cité corrézienne basculait dans la barbarie nazie. En guise de représailles suite à une attaque des maquisards, la tristement célèbre division SS Das Reich allait commettre l’un des pires massacres de civils en France durant la Seconde Guerre mondiale.
Une ville sous le joug de la terreur
Au petit matin du 9 juin, les SS investissent Tulle. Le commandant Kowatsch annonce alors la rafle de tous les hommes de 16 à 60 ans. Près de 5000 Tullistes sont parqués comme du bétail à la Manufacture d’armes. S’ensuit un sordide marchandage entre les nazis et le préfet Pierre Trouillé, qui tente désespérément de sauver le plus de vies possible.
Ils seront pendus et leurs corps jetés dans le fleuve.
– Commandant SS Kowatsch
Face à l’horreur annoncée, le préfet Trouillé est impuissant. Les SS s’attellent à leur sinistre besogne. 99 innocents sont pendus aux balcons et réverbères de la ville, devant une population tétanisée. Un supplice inimaginable relaté par le maire, effondré :
Devant les détenus rassemblés, les victimes désignées par les SS ont été emmenées au supplice par groupes de dix. Presque tous se mettent à genoux pendant que le prêtre trace sur eux le signe de croix de l’absolution. Mais le groupe est vite poussé vers les cordes qui pendent…
– Le maire de Tulle
Le cauchemar continue
Les 99 pendus ne seront pas les seules victimes de la barbarie nazie ce jour-là. 149 autres Tullistes seront déportés à Dachau. Seuls 48 en reviendront. Et comme si cela ne suffisait pas, le lendemain, les SS allaient perpétrer un autre massacre à Oradour-sur-Glane.
La division Das Reich laissera derrière elle un sillage de sang indélébile en Corrèze. Le souvenir des martyrs de Tulle, lui, demeurera à jamais gravé dans la mémoire collective. Un douloureux symbole des atrocités nazies, mais aussi de l’incroyable résilience d’une ville meurtrie qui a su se relever des cendres de l’horreur.
