Après cinq trimestres consécutifs de baisse, les prix de l’immobilier ancien marquent enfin une pause en cette fin d’année 2024. Alors que le marché semblait s’effriter inexorablement depuis plus d’un an, le dernier indice Notaires-Insee indique une stabilisation des tarifs au 3ème trimestre. Explications et décryptage de cette accalmie tant attendue.
Des prix quasi stables au 3ème trimestre
Selon les derniers chiffres dévoilés par les Notaires de France et l’Insee, les prix des logements anciens n’ont reculé que de 0,1% entre juillet et septembre 2024, après des baisses plus marquées les trimestres précédents (-0,5% au 2ème trimestre, -1,5% au 1er). Sur un an, le repli s’établit désormais à -3,9% contre presque -5% mi-2024.
Cette stabilisation concerne aussi bien les maisons que les appartements anciens, qui enregistrent des baisses similaires sur 12 mois (-3,9% et -3,8% respectivement). En Île-de-France, après 7 trimestres dans le rouge, les prix stagnent enfin (-0,1%), tout comme en régions.
Transactions toujours en berne
Si les prix se stabilisent, les transactions immobilières, elles, continuent de chuter. Fin septembre 2024, le nombre de ventes de logements anciens sur 12 mois est estimé à 780 000, contre 792 000 fin juin et 825 000 fin mars. Le marché n’a pas connu un tel creux depuis 2015.
Le nombre de transactions sur un an reste à un plus bas niveau depuis 2015, malgré la pause dans la baisse des prix.
Selon une source proche des Notaires de France
Des disparités géographiques
Même si globalement les prix se tassent, des écarts subsistent selon les zones. Ainsi, d’après les données provisoires, les tarifs parisiens reculent encore de 1,1% ce trimestre, pour une baisse annuelle frôlant les 6%. Lyon et Bordeaux s’en sortent mieux, avec des prix quasi stables.
En régions, le littoral méditerranéen (Provence, Côte d’Azur) et la façade atlantique (Pays de la Loire, Bretagne) tirent leur épingle du jeu avec des prix en très léger repli voire stables. A contrario, le centre et l’est du pays peinent toujours à redresser la barre.
Vers une reprise en 2025 ?
Si ce 3ème trimestre semble marquer un coup d’arrêt à la dégringolade des prix immobiliers, il est encore trop tôt pour parler de reprise durable du marché. Les volumes de transactions restent faibles, signe d’une demande atone. Les taux d’intérêt élevés continuent de peser sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Toutefois, la stabilisation des prix redonne un peu de visibilité sur le marché. Si elle se confirme, elle pourrait redonner confiance aux acquéreurs et relancer progressivement les ventes courant 2025. Les professionnels espèrent un rebond, certes modéré, l’an prochain.
Conseils et perspectives
Dans ce contexte de prix immobiliers stabilisés mais encore largement en baisse sur un an, est-ce le bon moment pour acheter ? Les experts conseillent de rester prudent et sélectif. Mieux vaut cibler les secteurs résilients comme les grandes métropoles ou le littoral.
Si les taux de crédit restent élevés pour l’instant, ils devraient s’assagir en 2025, redonnant du pouvoir d’achat aux acquéreurs. Dans ce marché en mutation, bien définir son projet et son budget est essentiel avant de se lancer.
Ceux qui n’ont pas d’urgence à acheter peuvent attendre encore quelques mois pour voir si la tendance se confirme. À l’inverse, dans les zones les plus touchées, certains biens bien placés deviennent plus abordables, une occasion à saisir pour les acheteurs disposant d’un bon apport.