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Le marché du sport français affiche un bilan mitigé malgré Paris 2024

L'année des Jeux Olympiques de Paris 2024 n'a pas apporté le boost tant espéré au marché du sport français. Malgré quelques secteurs dynamiques, la croissance globale reste très...

Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont été salués comme une réussite populaire et sportive, le marché du sport et des loisirs en France dresse un bilan plus nuancé de cette année particulière. Réunis mercredi à Paris pour les vœux de l’Union Sport & Cycle, les professionnels du secteur ont dévoilé des chiffres en demi-teinte, loin du boom espéré.

Une croissance en berne malgré les JO

Si les distributeurs d’articles de sport affichent une croissance de 1,2% en 2024, celle-ci reste très mesurée et doit beaucoup aux ventes de chaussures (+8%). Les cycles et le textile sont eux en recul de 0,7% et 1,2%. Une tendance que certains attribuent à une météo printanière et estivale exécrable. Mais aussi au climat d’incertitude généré par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin, qui a pu favoriser l’épargne de précaution au détriment de la consommation.

Le fitness et l’escalade ralentissent

Du côté des loisirs sportifs marchands, la hausse de 7,9% du chiffre d’affaires pourrait passer pour une embellie. Mais un examen plus poussé invite à la prudence. Cette croissance est en effet tirée par le padel, seule activité à progresser encore à deux chiffres. Le fitness et l’escalade, deux locomotives du secteur, montrent des signes d’essoufflement en 2024.

Le secteur est beaucoup porté par le padel, indique l’USC. La pratique a reculé fin 2024 et cela se confirme début 2025.

La montagne et les équipementiers tirent leur épingle du jeu

Tous les voyants ne sont cependant pas au rouge. Les stations de montagne se félicitent d’un hiver et d’un été au beau fixe, avec une activité en hausse de 6% sur l’ensemble de la saison. Une dynamique positive tant pour les ventes de matériel que pour la fréquentation des domaines skiables.

Autre motif de satisfaction, le secteur des équipements sportifs a profité de l’effet JO, mais aussi de la perspective des élections municipales de 2026. Les communes, qui financent plus de la moitié des appels d’offres, ont massivement investi pour rénover ou construire de nouvelles infrastructures en amont de cette échéance électorale. Reste à voir si cette dynamique vertueuse résistera aux coupes budgétaires qui menacent les collectivités locales.

Le gouvernement appelé à poursuivre les efforts

Présente pour l’occasion, la nouvelle ministre des Sports Marie Barsacq a tenu à afficher son soutien à la filière. Tout en reconnaissant des résultats en deçà des attentes, elle a appelé à ne pas relâcher les efforts :

Changer les habitudes de vie prend du temps. Il faut faire entendre à notre gouvernement qu’il faut être attentif aux besoins du sport après les Jeux de Paris 2024.

Marie Barsacq, ministre des Sports

Le président de l’USC en a profité pour alerter sur les disparités de TVA qui pénalisent certains acteurs. Un taux réduit permettrait selon lui d’améliorer les marges, et donc d’implanter des équipements dans des zones de chalandise plus modestes où la rentabilité n’est pas assurée aujourd’hui.

Un constat partagé par la ministre, qui a souligné « des incohérences à regarder de près pour faire évoluer les choses ». Elle s’est engagée à porter ce combat au sein du gouvernement, consciente que l’héritage des Jeux Olympiques ne se fera pas sans un soutien actif et de long terme aux acteurs du sport français. Un défi de taille pour les mois et années à venir.

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