Fin stratège, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a orchestré un véritable marathon diplomatique à Paris ces derniers jours. Son objectif : convaincre la France d’intensifier son soutien face à la menace russe qui ne faiblit pas. Car malgré les efforts déjà consentis par ses alliés occidentaux, l’Ukraine a besoin de plus pour faire face à la pression inexorable du Kremlin.
Une offensive diplomatique sur tous les fronts
De l’Assemblée nationale à l’Élysée, en passant par des rencontres avec des industriels, Zelensky a multiplié les entretiens pour plaider sa cause. Son message est clair : face au « mal » russe, il faut poursuivre et amplifier les efforts.
Il faut plus, ce n’est pas un reproche. Il faut faire plus pour vaincre le mal.
– Volodymyr Zelensky, devant les parlementaires français
Le président ukrainien a su toucher la corde sensible, dépeignant Vladimir Poutine comme un successeur d’Adolf Hitler menaçant toute l’Europe. Un discours qui résonne particulièrement en France, pays meurtri par la Seconde Guerre mondiale.
La France prête à franchir un cap
Face à l’insistance de Zelensky, Paris semble prêt à passer à la vitesse supérieure. Emmanuel Macron a notamment promis la livraison d’avions de chasse Mirage 2000-5 d’ici la fin de l’année, une décision lourde de sens.
Le chef de l’État français envisage aussi de finaliser une coalition de pays prêts à envoyer des instructeurs occidentaux former les troupes ukrainiennes directement sur leur sol. Un engagement qui marquerait une nouvelle étape dans le soutien à Kiev.
Qui serions-nous pour céder aux invocations ou aux menaces de la Russie ?
– Emmanuel Macron
Le spectre d’une escalade
Mais ce regain de soutien occidental ne manque pas d’inquiéter Moscou, qui agite le spectre d’une escalade. Le Kremlin affirme même que la France serait prête à participer “directement au conflit militaire”.
Une rhétorique menaçante qui ne semble toutefois pas ébranler la détermination des alliés de l’Ukraine. Comme l’a souligné le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, tant qu’il n’y aura pas de “malentendus” sur les intentions de chacun, le risque d’une confrontation directe restera limité.
L’avenir incertain de l’Ukraine
Malgré ces démonstrations de soutien, l’avenir immédiat s’annonce rude pour l’Ukraine sur le terrain. Kiev estime avoir besoin de former jusqu’à 20 brigades supplémentaires, soit plus de 80 000 hommes, pour contrer l’offensive russe.
Un défi immense qui nécessitera du temps et des moyens conséquents. Le marathon diplomatique de Zelensky n’est donc qu’une étape dans un conflit parti pour durer. Mais en obtenant de nouveaux engagements de la part de la France, le président ukrainien marque des points précieux dans sa quête inlassable de soutien.
Reste à savoir jusqu’où ses alliés seront prêts à aller pour l’épauler dans ce bras de fer existentiel avec Moscou. Car si les lignes rouges tombent les unes après les autres, l’équilibre reste fragile et le risque d’embrasement bien réel. L’avenir de l’Ukraine, et peut-être de l’Europe, se joue aussi dans ces tractations de coulisses.