Les Pyrénées-Orientales sont secouées par un nouveau scandale politique. Selon une source proche du dossier, le maire de Port-Vendres, Grégory Marty, vient d’être mis en examen pour agressions sexuelles sur deux employées municipales. Une affaire qui ébranle cette petite commune proche de la frontière espagnole.
Trois femmes témoignent, dont deux employées
Le procureur de la République de Perpignan a confirmé que trois femmes avaient porté plainte contre l’édile, dont deux travaillant à la mairie, et une ancienne élue. Les faits dénoncés seraient des attouchements et du harcèlement à caractère sexuel. Grégory Marty est accusé d’avoir profité de sa position d’autorité pour commettre ces actes répréhensibles.
Les victimes présumées ont fait preuve d’un grand courage en venant témoigner. La première plainte a été déposée en juin dernier par une jeune femme de 22 ans. Ses accusations ont apparemment encouragé d’autres victimes à sortir du silence dans les mois qui ont suivi.
Lourdes charges retenues
Au regard des éléments du dossier, les charges pesant sur le maire de Port-Vendres sont graves. La justice a retenu contre lui les chefs d’accusation suivants :
- Agressions sexuelles par personne abusant de sa fonction
- Harcèlement sexuel
- Violence par personne dépositaire de l’autorité publique
Ces qualifications pénales témoignent de la gravité des faits reprochés. Un élu local est censé incarner l’exemplarité et la probité. Abuser de son pouvoir pour agresser sexuellement des femmes travaillant sous son autorité constitue une trahison de la confiance des citoyens.
Les victimes d’agressions sexuelles doivent savoir qu’elles seront toujours écoutées et soutenues par la justice. Aucun prédateur ne peut se cacher derrière sa fonction, aussi importante soit-elle.
Une source judiciaire
L’élu placé sous contrôle judiciaire
Après sa mise en examen, Grégory Marty a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes et les témoins. Même si le principe de la présomption d’innocence prévaut toujours à ce stade, ces mesures visent à prévenir d’éventuelles pressions.
Cette affaire porte un nouveau coup dur à la réputation de la classe politique, déjà fortement écornée par de multiples scandales ces dernières années. Entre abus de biens sociaux, détournements de fonds publics et maintenant agressions sexuelles, la litanie des mises en examen d’élus semble sans fin.
Vers un procès en 2024 ?
Le maire de Port-Vendres reste pour l’instant à son poste. Seule une condamnation définitive pourrait l’en déloger. L’enquête devrait encore durer plusieurs mois. Si les charges sont suffisantes, un procès pourrait se tenir courant 2024.
Les agressions sexuelles sont punies de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises par une personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction. Des peines complémentaires d’inéligibilité et d’interdiction d’exercer une fonction publique peuvent également être prononcées.
Cette affaire illustre la nécessité de renforcer la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans toutes les sphères de la société, y compris dans le monde politique. Le mouvement #MeToo a libéré la parole des femmes, mais le combat est encore long. Aucun prédateur, aussi puissant soit-il, ne doit pouvoir agir en toute impunité.