Un séisme politique secoue actuellement la ville de New York. Son maire démocrate, Eric Adams, élu en 2021, vient d’être inculpé dans le cadre d’une enquête fédérale portant sur des accusations de financements illégaux de campagne, a révélé mercredi soir le New York Times. Cette affaire, qui implique des dons suspects émanant d’entreprises du BTP liées à la Turquie, provoque déjà des remous au sein de l’équipe municipale, avec la démission de plusieurs proches du maire ces derniers jours.
Eric Adams dans la tourmente
Selon les informations du quotidien new-yorkais, les procureurs fédéraux ont décidé de lancer des poursuites contre Eric Adams suite à des soupçons de malversations lors du financement de sa campagne victorieuse pour la mairie de New York en 2021. Au cœur du dossier : des dons qui auraient été illégalement versés par des sociétés du secteur du BTP ayant des liens avec la Turquie.
Si les motifs précis de l’inculpation n’ont pas été dévoilés à ce stade, cette annonce fracassante intervient alors que l’étau semblait se resserrer autour du maire depuis plusieurs mois. L’enquête fédérale, qui s’intéresse de près à l’origine des fonds ayant alimenté sa campagne, avait déjà conduit à la saisie des téléphones de l’élu il y a quelques semaines.
Le spectre des dons illégaux
Au cœur des soupçons qui pèsent sur Eric Adams, on retrouve donc la question épineuse des dons illégaux qui auraient été réalisés par des entreprises turques du BTP pour soutenir sa candidature à la mairie de New York. Si les contours exacts de ce possible scandale restent encore flous, il semblerait que ces sociétés aient violé les règles très strictes encadrant le financement des campagnes électorales américaines.
Nous prenons ces accusations très au sérieux et coopérerons pleinement avec les autorités pour faire toute la lumière sur cette affaire.
– Un porte-parole d’Eric Adams
Face à la déflagration provoquée par cette inculpation, l’équipe du maire s’est contentée d’une réaction laconique, assurant vouloir coopérer avec les enquêteurs. Mais en coulisses, c’est le branle-bas de combat. Plusieurs conseillers et proches d’Eric Adams ont préféré jeter l’éponge ces derniers jours, signe de la nervosité croissante au sein de la mairie.
La mairie sous pression
Pour Eric Adams, élu haut la main en novembre 2021 après une campagne axée sur la lutte contre la criminalité, ces révélations tombent au plus mal. Cet ancien capitaine de police, premier maire noir de New York, espérait incarner un nouveau souffle pour une ville meurtrie par la pandémie de Covid-19. Mais c’est désormais la gestion de sa campagne qui se retrouve dans le viseur des enquêteurs.
Si le maire reste pour l’heure présumé innocent, cette affaire risque de fragiliser son leadership et de parasiter son action à la tête de la première métropole américaine. Ses opposants, qui avaient déjà critiqué son manque d’expérience politique lors de la campagne, pourraient être tentés d’utiliser ces soupçons pour contester sa légitimité.
De lourdes conséquences politiques ?
Au-delà du cas personnel d’Eric Adams, c’est le spectre d’un nouveau scandale de financements politiques opaques qui resurgit aux États-Unis. Après les controverses ayant entouré la campagne de Donald Trump en 2016, avec les soupçons d’ingérence russe, la question de la transparence et de l’origine des fonds électoraux s’impose à nouveau comme un enjeu crucial pour la démocratie américaine.
Pour le maire de New York et son équipe, l’heure est désormais à la contre-attaque pour tenter d’éteindre l’incendie. Mais face à la détermination affichée par le parquet fédéral, qui a officiellement lancé des poursuites, l’horizon judiciaire s’assombrit. Eric Adams parviendra-t-il à se sortir de ce mauvais pas et à convaincre les New-Yorkais de sa probité ? Les prochaines semaines s’annoncent en tout cas décisives pour son avenir politique.
Une chose est sûre : cette affaire de dons électoraux suspects, venue s’ajouter aux multiples défis auxquels est confrontée New York, jette une ombre inquiétante sur la gouvernance de la ville. Entre hausse de la criminalité, crise du logement et inégalités croissantes, les chantiers ne manquent pourtant pas pour le maire. Mais avec cette inculpation, c’est sa capacité à les mener à bien qui risque d’être durablement affectée.