C’est une nouvelle qui a secoué la commune de La Penne-sur-Huveaune, aux portes de Marseille. Nicolas Bazzucchi, le jeune maire de la ville élu en 2022, a été mis en examen et placé en détention provisoire ce mercredi. Les chefs d’accusation sont lourds : viols et violences conjugales aggravées sur plusieurs de ses anciennes compagnes, entre janvier 2023 et juillet 2024.
Un maire sous les verrous
Âgé de seulement 29 ans, Nicolas Bazzucchi avait été élu maire sans étiquette de La Penne-sur-Huveaune en 2022, suscitant beaucoup d’espoirs auprès de ses administrés. Mais derrière cette façade lisse, se cachait apparemment un tout autre visage. Selon le parquet de Marseille, il est accusé de «violences habituelles ayant entraîné une incapacité totale de travail de vingt jours et de viol» sur deux de ses ex-compagnes, ainsi que de «violences sans entraîner d’incapacité» sur une troisième ex-concubine.
Toujours d’après le communiqué du parquet, Nicolas Bazzucchi aurait également «enregistré des images présentant un caractère sexuel au préjudice d’anciennes compagnes sans leur consentement». Des faits graves qui se seraient déroulés sur une période s’étendant de janvier 2023 à janvier 2024, soit jusqu’à très récemment.
Des dénégations partielles
Lors de son interrogatoire devant le magistrat instructeur, l’édile a nié les faits de viols et de violences aggravées qui lui sont reprochés. Il a toutefois «admis certains comportements susceptibles de revêtir des qualifications pénales», selon les termes du parquet. Des aveux partiels qui n’ont pas suffi à éviter son placement en détention provisoire, au vu de la gravité des accusations portées contre lui.
La justice saisie
C’est à la suite d’une plainte déposée par l’une de ses anciennes compagnes que l’enquête a été ouverte par le parquet de Marseille. Les investigations, menées conjointement par la police judiciaire et la brigade des mœurs, ont permis de mettre au jour d’autres victimes présumées et de rassembler de nombreux éléments à charge.
Selon une source proche du dossier, les preuves réunies par les enquêteurs seraient particulièrement accablantes. Des expertises médicales et des examens psychologiques auraient notamment été réalisés sur les plaignantes, corroborant leurs déclarations. Des enregistrements compromettants auraient également été saisis lors des perquisitions.
Une ville sous le choc
À La Penne-sur-Huveaune, c’est la consternation qui domine depuis l’annonce de la mise en examen et de l’incarcération du maire. Beaucoup d’habitants se disent «choqués» et «trahis» par celui en qui ils avaient placé leurs espoirs de changement et de renouveau pour la commune.
Je n’arrive pas à y croire, c’est un cauchemar. Il avait l’air si gentil, si proche des gens. On s’est bien fait avoir.
– Une habitante de La Penne-sur-Huveaune
Au sein du conseil municipal aussi, c’est le désarroi qui règne. Les adjoints et conseillers, sous le choc, tentent tant bien que mal d’assurer la continuité du service public. Une réunion de crise s’est tenue ce matin en mairie, en présence du sous-préfet, pour organiser l’intérim en attendant que la situation judiciaire du maire soit éclaircie.
Vers un procès hors norme
Si les faits qui lui sont reprochés étaient avérés, Nicolas Bazzucchi encourrait de très lourdes peines. Le viol est puni de 15 ans de réclusion criminelle, une peine qui peut être portée à 20 ans lorsqu’il est commis par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. Les violences conjugales habituelles avec ITT supérieure à 8 jours sont quant à elles passibles de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Pour l’heure, les avocats de Nicolas Bazzucchi n’ont pas souhaité faire de commentaires. Mais ils pourraient demander rapidement un débat contradictoire afin de contester son placement en détention provisoire. L’affaire s’annonce en tout cas comme l’une des plus retentissantes de ces dernières années dans la région, avec un procès hors norme en perspective.
En attendant, Nicolas Bazzucchi reste présumé innocent. C’est désormais à la justice de faire la lumière sur cette affaire qui ébranle la cité phocéenne et au-delà, pose une nouvelle fois la question des violences faites aux femmes.