Alors que les Français se préparent à retourner aux urnes pour des élections législatives anticipées suite à la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire lance un appel au monde économique. Dans une interview accordée mardi matin sur BFMTV/RMC, il exhorte les chefs d’entreprise, artisans, commerçants et indépendants à s’engager contre le programme du Rassemblement national (RN), le qualifiant de “purement et simplement marxiste”.
Un programme économique jugé coûteux et irréaliste
Pointant du doigt les propositions phares du RN comme le retour à la retraite à 60 ans, la baisse de la TVA ou encore la suppression des impôts pour les moins de 30 ans, Bruno Le Maire s’interroge : “Qui va payer la facture ?”. Selon lui, ces mesures ne sont pas viables économiquement et risquent de plomber la compétitivité des entreprises françaises.
Le patronat appelé à prendre position
Loin de demander un engagement politique partisan, le locataire de Bercy attend néanmoins du patronat qu’il dise “clairement ce qu’il pense des programmes économiques des uns et des autres”. Il espère notamment que la CPME, le Medef et l’Association Française des Entreprises se positionnent via un communiqué commun.
Que les gens se mouillent ! Que les chefs d’entreprise à qui nous avons baissé les impôts fassent comprendre : “Si ce programme passe, on ferme nos usines et on supprime des emplois”.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
Des législatives “les plus graves depuis 1958”
Qualifiant ce scrutin législatif de “plus grave depuis la fondation de la Ve République en 1958”, Bruno Le Maire dramatise l’enjeu du vote à venir. Il estime que la politique de baisse des impôts et taxes menée depuis 2017 pour doper la compétitivité des entreprises françaises pourrait être remise en cause par une victoire du RN.
Une stratégie payante face au RN ?
Reste à savoir si cet appel solennel aux acteurs économiques sera suivi d’effets. Et surtout s’il permettra de contrer la dynamique du RN, arrivé en tête au premier tour de la présidentielle et qui entend bien confirmer lors des législatives. Les prochaines semaines s’annoncent en tout cas décisives, avec une nouvelle épreuve de vérité dans les urnes pour la majorité présidentielle.