Le magnat indien Gautam Adani, un rescapé à multiples reprises, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un scandale de corruption internationale. Cet industriel de 62 ans, connu pour sa proximité avec le Premier ministre Narendra Modi, voit son empire vaciller suite à des accusations portées par la justice américaine.
Un conglomérat ébranlé par des allégations de pots-de-vin
Gautam Adani, à la tête d’un vaste conglomérat aux activités diversifiées allant de l’énergie aux médias, est soupçonné d’être impliqué dans le versement de pots-de-vin de centaines de millions de dollars. L’objectif ? Obtenir des marchés dans le secteur de l’énergie solaire en Inde, au détriment d’investisseurs américains.
Le groupe Adani a vivement réfuté ces accusations, les qualifiant de « sans fondement » et dénonçant une « attaque calculée contre l’Inde ». Néanmoins, l’inculpation de son patron et fondateur par le ministère américain de la Justice a fait s’effondrer le titre en Bourse et contraint le conglomérat à annuler une opération financière.
Un magnat habitué à surmonter les crises
Ce revers n’est pourtant pas le premier pour Gautam Adani, qui a déjà traversé de nombreuses épreuves par le passé. En 1998, lui et un associé avaient été enlevés par des hommes armés exigeant une rançon de 1,5 million de dollars, avant d’être finalement relâchés.
Dix ans plus tard, le milliardaire se trouvait à l’hôtel Taj Mahal Palace de Mumbai lors des attaques terroristes qui ont fait 160 victimes. Pris au piège toute la nuit, il avait dû se cacher dans le sous-sol avant d’être secouru au petit matin.
Un self-made man discret et ambitieux
Issu d’une famille de classe moyenne, Gautam Adani a quitté l’école à 16 ans pour se lancer dans les affaires. Après des débuts dans le diamant, il a fondé son entreprise d’exportation en 1988 avant de se diversifier, remportant notamment le contrat du port de commerce de Mundra, aujourd’hui le plus grand d’Inde.
Loin du faste de certains milliardaires indiens, Adani se décrit comme un introverti peu porté sur les mondanités. Mais son ambition et sa proximité avec le Premier ministre Modi l’ont poussé à investir massivement dans les priorités stratégiques du gouvernement, comme les énergies renouvelables.
Des controverses à répétition
Le conglomérat Adani n’en est pas à sa première polémique. En 2022, le groupe a lancé une OPA hostile sur NDTV, l’une des dernières chaînes « quasi indépendantes » du paysage audiovisuel indien, suscitant de vives inquiétudes pour la liberté de la presse.
L’an dernier, un rapport explosif de la société d’investissement Hindenburg Research a également accusé le groupe Adani de manipulation de bénéfices et de transactions douteuses pour maintenir l’apparence de bonne santé financière de ses filiales cotées en Bourse. Des allégations démenties par le conglomérat, qui avait néanmoins perdu plus de 150 milliards de dollars de capitalisation boursière.
L’avenir incertain d’un empire bâti sur les cendres
Aujourd’hui, c’est donc un nouveau scandale qui vient ébranler l’empire Adani et son fondateur, pourtant habitué à se relever tel un phénix de ses cendres. Classé comme la 2e fortune d’Inde et 25e mondiale par Forbes, Gautam Adani voit son avenir s’assombrir face à ces graves accusations de corruption.
Reste à savoir si le magnat parviendra une nouvelle fois à surmonter cette crise et à préserver son statut de proche allié du pouvoir en place. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour le destin de cet industriel controversé et de son conglomérat tentaculaire, dont les ramifications s’étendent bien au-delà des frontières indiennes.
