C’est la Bérézina au LOU Rugby. Avant-dernier du Top 14 avec une seule victoire en 11 matches, le club lyonnais traverse une crise sportive majeure. La récente fin de collaboration avec l’entraîneur Jono Gibbes n’arrange rien à l’affaire. Lyon doit maintenant trouver un nouvel homme fort pour épauler le directeur du rugby Fabien Gengenbacher et tenter de redresser la barre. Mais la tâche s’annonce ardue.
Une chute libre au classement
Tout avait pourtant bien commencé. Après 6 journées, Lyon pointait à une encourageante 4ème place. Mais depuis, c’est le black-out total avec 5 défaites de rang. Le LOU a complètement décroché et se retrouve désormais barragiste, en position de premier relégable. Un véritable camouflet pour un club habitué ces dernières saisons à jouer les premiers rôles en championnat.
Ce décrochage s’explique par des prestations indigentes, à l’image de la correction reçue à domicile face à Toulon fin novembre (10-43). L’attaque lyonnaise est en panne sèche, la défense prend l’eau de toutes parts. Les cadres sont méconnaissables et les recrues n’apportent pas la plus-value espérée. Un constat d’échec sur toute la ligne.
Le départ de Jono Gibbes, symptôme d’un mal plus profond
Dans ce marasme, la direction a décidé de se séparer de l’entraîneur néo-zélandais Jono Gibbes, arrivé l’été dernier. Un choix fort, censé créer un électrochoc, mais qui ressemble surtout à un aveu d’impuissance. Car les problèmes du LOU ne datent pas d’hier et ne se limitent pas au staff sportif.
Cela fait plusieurs saisons que Lyon peine à confirmer son statut et à franchir un cap, malgré des moyens conséquents. L’instabilité chronique au niveau de l’encadrement technique (4 managers en 5 ans) n’aide pas à instaurer une ligne directrice claire. Les choix de recrutement interrogent également, avec un manque criant de leaders et de personnalités fortes dans le groupe.
Gengenbacher confirmé, mais pour quoi faire ?
Dans ce contexte agité, la direction a tout de même maintenu sa confiance en Fabien Gengenbacher, promu manager après avoir longtemps officié comme adjoint. Mais l’ancien demi de mêlée a-t-il les épaules assez larges pour redresser seul la situation ? Rien n’est moins sûr.
Son défi prioritaire sera de trouver le bon binôme pour l’épauler dans cette mission sauvetage. Un technicien expérimenté et au fort leadership, capable de remobiliser un groupe en perdition. Plusieurs noms circulent (Galthié, Travers…) mais les prétendants ne se bousculent pas au portillon. Le challenge est risqué et le timing serré.
Maintien en Top 14 : une mission à hauts risques
Car l’urgence est là pour Lyon : il faut assurer le maintien en Top 14 à tout prix. Chaque point comptera dans cette course au sauvetage qui s’annonce haletante. Actuellement, seuls 5 points séparent le LOU du premier non-relégable. Pas une marge énorme à mi-saison.
Pour espérer s’en sortir, il faudra faire preuve de caractère et de solidarité. Remporter des matches « à la lyonnaise », dans la douleur et l’engagement. Un défi mental autant que sportif pour ce groupe qui semble avoir perdu ses repères et sa grinta. La réception de Pau ce week-end, un concurrent direct, fait déjà office de « finale » pour le maintien.
Quel avenir pour le projet lyonnais ?
Au-delà de l’opération survie, c’est tout le projet du LOU Rugby qui pose question. Quel est le véritable potentiel de ce club ? Quelle identité veut-il promouvoir ? Avec quels hommes pour le porter ? Autant d’interrogations qui devront trouver réponse, sous peine de s’enliser dans le ventre mou.
Il faudra des choix forts et des remises en question à tous les niveaux. Sur le recrutement, la formation, le management… Une refondation en profondeur pour espérer retrouver des couleurs et des ambitions. Tout un chantier en perspective qui demandera de la lucidité, du courage et de la patience. Trois qualités qui ont cruellement fait défaut ces derniers mois au LOU.
« À Lyon, on a perdu notre ADN, notre jeu, notre envie. Il va falloir se retrousser les manches et vite retrouver nos valeurs. Sinon, on va dans le mur. »
Un cadre du vestiaire lyonnais
Une chose est sûre : le LOU est à la croisée des chemins. Son avenir en Top 14 est plus que jamais menacé. Et sans réaction rapide, le club risque de revivre ses heures sombres de la fin des années 2000, conclues par une descente en Pro D2. Un scénario catastrophe que personne n’ose imaginer du côté du Matmut Stadium. Mais qui se rapproche inexorablement semaine après semaine. Le rugby lyonnais joue très gros dans les mois à venir. L’heure est venue de se réveiller. Avant qu’il ne soit trop tard.
