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Le luxe face au défi de préserver ses précieux métiers d’art

Geste minutieux du remueur chez Veuve Clicquot ou précision du sellier... Les métiers d'art font la renommée du luxe à la française. Mais la relève se fait rare. Immersion dans un secteur qui se réinvente pour séduire et former la nouvelle génération d'artisans.

Dans les entrailles de Reims, le geste précis des remueurs de Veuve Clicquot perpétue un savoir-faire séculaire. Un rituel délicat et minutieux, nécessitant des années de pratique pour acquérir l’habileté requise. Cette scène illustre à elle seule le défi majeur auquel est confronté aujourd’hui le secteur du luxe : transmettre et préserver ses précieux métiers d’art, véritable signature de l’excellence à la française.

L’artisanat, joyau du luxe menacé

Selliers, bottiers, joailliers, horlogers, plumassiers, maroquiniers… Ces artisans d’exception sont les petites mains qui font briller les grandes maisons. Mais la relève peine à suivre, mettant en péril la pérennité de ces savoir-faire rares. Le Comité Colbert, qui fédère les acteurs du luxe, estime les besoins à 20 000 artisans sur les prochaines années. Un chiffre qui illustre l’ampleur de la tâche.

On recherche des profils très qualifiés, avec 10 à 15 ans d’expérience. Mais il y a une réelle pénurie sur ces métiers.

explique Béatrice Copper-Royer, déléguée générale de l’association Entreprises du Patrimoine Vivant

Quand la passion ne suffit plus

Si les vocations ne manquent pas, les jeunes artisans buttent souvent sur la précarité de ces métiers passion. Salaires peu attractifs au regard de l’expertise requise, conditions de travail exigeantes… La réalité du terrain refroidit bien des ardeurs. Les maisons tentent de valoriser ces carrières d’excellence, mais peinent à endiguer la lente érosion des talents.

Transmettre, le défi du siècle

Pour contrer le déclin annoncé, les griffes rivalisent d’initiatives. Développement de la formation en interne, partenariats avec des écoles, mise en avant des parcours… L’objectif : susciter des vocations et donner aux apprentis les clés d’un métier d’avenir. Car l’enjeu n’est pas seulement économique. C’est tout un pan du patrimoine vivant, fleuron du rayonnement culturel français, qui est en jeu.

Il ne s’agit pas seulement de recruter, mais bien de transmettre ces gestes et techniques que l’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est un travail de longue haleine, qui engage la responsabilité de toute une filière.

souligne Guillaume de Seynes, membre du comité exécutif d’Hermès

Réinventer les codes pour séduire la génération Z

Cette quête des “

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