Aux États-Unis, la sonnette d’alarme est tirée par de nombreux spécialistes de l’enfance. Selon eux, les multiples confinements imposés durant la pandémie de Covid-19 ont eu des répercussions majeures sur le développement cognitif et moteur des tout-petits. Des retards préoccupants sont constatés chez les enfants nés ou ayant grandi pendant cette période si particulière, soulevant des inquiétudes pour leur avenir scolaire et leur épanouissement.
Des retards de développement inquiétants
Professeurs, éducateurs, pédiatres et pédopsychiatres sont formels : les jeunes enfants ayant vécu les confinements présentent des retards de développement plus ou moins importants. Les bambins entrant à l’école maternelle peinent à identifier les formes et les lettres. Ils ont du mal à comprendre des concepts mathématiques basiques. La gestion des émotions et les interactions sociales sont également impactées.
On parle d’enfants de 4 et 5 ans qui jettent des chaises, qui mordent et qui frappent sans se contrôler.
– Tommy Sheridan, directeur député de l’association National Head Start
Des difficultés importantes sont aussi observées au niveau du langage et de la motricité. Tenir un crayon est un défi pour certains, tandis que d’autres accusent un retard conséquent dans l’apprentissage de la parole. Si tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne, ceux issus de milieux défavorisés semblent les plus touchés par ces troubles du développement.
Une combinaison de facteurs en cause
Bien entendu, les confinements ne sont pas seuls responsables de cette situation préoccupante. Le stress ressenti par les parents durant cette période a pu se répercuter sur les enfants, impactant leur énergie et leur capacité d’apprentissage. La fermeture des écoles et les restrictions ont aussi fortement réduit les interactions sociales des tout-petits, pourtant cruciales à leur développement.
Une étude de 2021 pointait déjà une décroissance des capacités cognitives chez les nourrissons nés pendant la pandémie. Si le lien direct avec les confinements n’était pas établi, les bébés de familles aisées semblaient moins impactés. Le temps passé devant les écrans, bien souvent seule fenêtre sur l’extérieur pour ces enfants confinés, est également montré du doigt.
Vers un rattrapage progressif ?
Heureusement, les experts se veulent rassurants. À leur âge, les enfants ont encore une grande plasticité et devraient être capables de combler leur retard progressivement. Il n’en reste pas moins que cette crise sanitaire laissera des traces sur toute une génération.
La pandémie de Covid-19, au-delà de son impact sanitaire direct, aura des répercussions à long terme sur nos sociétés. Et les plus jeunes en payent malheureusement le prix fort, eux qui n’ont pas pu vivre pleinement ces années si cruciales pour leur développement. Un constat qui appelle à la vigilance et à la mobilisation de tous pour accompagner au mieux ces enfants marqués par une crise sans précédent.