C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu médiatique et au-delà. Ce mardi 11 juin, l’humoriste Guillaume Meurice a annoncé avoir été licencié par Radio France, plusieurs semaines après avoir réitéré ses propos polémiques comparant le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à “une sorte de nazi mais sans prépuce”. Une blague qui lui avait valu d’être écarté de l’antenne début mai et visé par des plaintes, finalement classées sans suite. Retour sur une affaire qui pose la question des limites de l’humour et de la liberté d’expression.
Une blague de trop pour Guillaume Meurice ?
Tout commence le 28 octobre dernier. Sur l’antenne de France Inter, dans sa chronique quotidienne, Guillaume Meurice lâche une blague choc au sujet de Benyamin Nétanyahou, le qualifiant de “sorte de nazi mais sans prépuce”. Des propos aussitôt dénoncés comme antisémites par plusieurs associations. L’humoriste est alors écarté de l’antenne pendant plusieurs jours. Mais le 28 avril, se félicitant du classement sans suite des plaintes déposées contre lui, il réitère sa blague. Trop pour Radio France qui décide de le convoquer à un entretien préalable en vue d’une procédure de licenciement.
Des arguments opposés lors de la commission de discipline
Le 16 mai, Guillaume Meurice est donc convoqué devant une commission de discipline en présence de représentants syndicaux et de sa direction. D’un côté, cette dernière maintient ses griefs, estimant que l’humoriste a manqué de loyauté envers Radio France et instrumentalisé l’antenne. De l’autre, les soutiens de Guillaume Meurice arguent qu’il n’a fait que son travail d’humoriste et revendiquent son droit à la liberté d’expression. Deux visions difficilement conciliables.
La direction maintient ses griefs. Nous avons poursuivi nos arguments qui visent à rappeler que Guillaume Meurice a fait son travail d’humoriste à l’antenne.
Une participante à la commission de discipline
Un licenciement qui suscite de vives réactions
L’annonce du licenciement de Guillaume Meurice n’a pas manqué de faire réagir, suscitant de nombreux débats. Si certains dénoncent des propos inappropriés et un manque de respect envers la communauté juive, d’autres y voient une atteinte à la liberté d’expression et une forme de censure. Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre soutien à l’humoriste et condamnation de ses blagues jugées déplacées. Signe que le sujet est loin de faire consensus.
Quelles suites pour Guillaume Meurice et le débat sur l’humour ?
Au-delà du cas personnel de Guillaume Meurice, cette affaire vient raviver le débat récurrent sur les limites de l’humour et ce qui peut ou non être dit sur une antenne publique. Certains y voient un dangereux précédent ouvrant la voie à davantage de censure. D’autres estiment au contraire que la liberté d’expression ne peut être un blanc-seing pour tenir des propos blessants ou discriminatoires. Un débat complexe qui est loin d’être tranché.
Quant à Guillaume Meurice, il devra désormais poursuivre sa carrière loin des ondes de Radio France. Nul doute cependant que l’humoriste, connu pour son humour corrosif et anticonformiste, rebondira rapidement. Comme il l’a lui-même laissé entendre, non sans ironie : “Me virer de la radio publique, c’est un peu comme virer Benzema de l’équipe de France. C’est dommage mais il y a tellement d’autres équipes…”
- Un licenciement qui divise et suscite le débat
- La difficile question des limites de l’humour
- Liberté d’expression vs respect des communautés
Une chose est sûre, l’affaire Guillaume Meurice est loin d’avoir livré tous ses secrets et ses répercussions. Elle vient s’ajouter à la longue liste des polémiques mêlant humour, politique et religion. Et pose une fois de plus la question épineuse de la régulation du discours humoristique dans les médias, tout en interrogeant notre rapport collectif à la liberté d’expression. Des sujets qui animeront encore longtemps le débat public.