Alors que les combats entre le Hezbollah et Israël font rage au Liban depuis plus d’un an, une lueur d’espoir semble poindre à l’horizon. Selon des responsables libanais, le gouvernement étudie actuellement une proposition de trêve présentée par les États-Unis. Cette offre de cessez-le-feu intervient au moment où, de l’autre côté de la frontière, le Hamas palestinien se dit également prêt à une trêve dans la bande de Gaza.
Une proposition américaine pour stopper les combats
Le conflit entre le Hezbollah et Israël a éclaté en octobre 2023, le mouvement chiite libanais ayant ouvert un front pour soutenir son allié palestinien du Hamas qui avait lancé une attaque massive en Israël. Depuis, les échanges de tirs transfrontaliers n’ont pas cessé. Face à cette guerre interminable, les États-Unis tentent aujourd’hui de jouer les médiateurs.
D’après une source gouvernementale libanaise, l’ambassadrice américaine à Beyrouth Lisa Johnson a soumis au Premier ministre Najib Mikati et au président du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points. Celui-ci prévoit notamment :
- Une trêve de 60 jours
- Le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays, à la frontière israélienne
Si le président du Parlement libanais a demandé un délai de réflexion de 3 jours, la réponse israélienne se fait encore attendre. Malgré cette ouverture diplomatique, les hostilités se poursuivent sur le terrain. L’aviation israélienne a encore mené vendredi des raids aériens “violents” dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, rapporte l’agence de presse libanaise ANI.
Un lourd bilan humain des deux côtés
Après plus d’un an d’affrontements, le bilan est très lourd. Au Liban, plus de 3440 personnes, en majorité des civils, ont péri selon le ministère de la Santé. Israël affirme vouloir repousser le Hezbollah des zones frontalières pour permettre le retour des 60 000 habitants du nord du pays qui ont été déplacés par les combats.
De l’autre côté de la frontière, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, d’où est partie l’offensive du Hamas en octobre 2023, ont fait 43 764 morts palestiniens, là aussi principalement des civils. L’enclave palestinienne, sous blocus, est plongée dans une grave crise humanitaire et le Hamas en sort très affaibli.
Le Hamas prêt à une trêve à Gaza
C’est dans ce contexte que le Hamas a fait savoir vendredi qu’il était prêt à un cessez-le-feu à Gaza. Mais à condition qu’Israël respecte la trêve. Un membre du bureau politique du mouvement islamiste en appelle aussi à “l’administration américaine et à Trump pour faire pression sur le gouvernement israélien afin d’arrêter l’agression” à Gaza.
Le Hamas lie également cette trêve à un échange de prisonniers, réclamant la libération de Palestiniens détenus en Israël contre celle des otages capturés lors de son attaque en Israël le 7 octobre 2023. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours aux mains du Hamas. Un premier échange avait permis d’en libérer une centaine fin novembre 2023.
Un chemin encore long vers la paix
Malgré les appels pressants à la trêve des États-Unis, et la lassitude de la guerre des deux camps, les accrocs à ces négociations risquent d’être nombreux. Les attentes du Hezbollah et du Hamas en termes de contreparties, notamment sur les échanges de prisonniers, seront un point dur des pourparlers.
De son côté, Israël aura du mal à accepter un statu quo ante bellum et voudra des garanties solides que les attaques depuis le Liban et Gaza ne se reproduiront plus. Enfin, rien n’indique que les trêves, même si elles sont obtenues, soient cette fois respectées, après les multiples échecs des précédents cessez-le-feu.
Le retour à la paix s’annonce donc encore long et périlleux, après un an d’une guerre qui a ravagé le sud du Liban et la bande de Gaza, faisant des milliers de victimes civiles. Mais la proposition de trêve américaine offre malgré tout une fragile lueur d’espoir aux populations des deux côtés de la frontière, épuisées par ces combats à l’issue toujours incertaine.