Vendredi 3 janvier, le tout premier Conseil des ministres de l’année 2025 avait une saveur particulière. C’était en effet le baptême du feu pour le gouvernement fraîchement nommé par François Bayrou, et surtout pour sa nouvelle porte-parole Sophie Primas. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu pour cette dernière…
Un lapsus remarqué lors de sa première allocution
Après le traditionnel Conseil des ministres, Sophie Primas s’est présentée devant la presse pour livrer son compte-rendu. Mais dès sa première phrase, la porte-parole a commis un lapsus pour le moins embarrassant :
Mesdames et Messieurs les journalistes, votre présence témoigne de l’attention accordée à cette étape importante de notre vie démocratique : la cérémonie de compte rendu du conseil municipal.
Un « conseil municipal » ? La bourde n’a évidemment pas échappé à l’assistance et a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Pour sa grande première, Sophie Primas aurait sans doute espéré faire meilleure impression. D’autant que le contexte est délicat pour le nouveau gouvernement.
Un gouvernement Bayrou attendu au tournant
Nommé il y a à peine 2 semaines par Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou doit en effet faire face à une situation compliquée :
- Une majorité relative fragile à l’Assemblée nationale
- De nombreux défis économiques et sociaux
- Un remaniement ministériel qui suscite critiques et interrogations
Dans ce contexte, la communication gouvernementale va jouer un rôle crucial. Et ce genre de couac est évidemment malvenu, même s’il peut arriver à tout le monde.
Sophie Primas, un choix contesté
Il faut dire que la nomination de Sophie Primas comme porte-parole avait déjà suscité quelques réserves. Ancienne sénatrice LR, peu connue du grand public, son profil et son expérience pour ce poste très exposé posent question.
D’après certaines sources proches du gouvernement, plusieurs ministres auraient fait part de leurs doutes à François Bayrou. Mais ce dernier a tenu bon, convaincu d’avoir fait le bon choix avec Sophie Primas. Après ce premier couac, il risque cependant d’y avoir quelques sueurs froides à Matignon.
Un baptême en demi-teinte
Plus globalement, ce premier Conseil des ministres aura été mitigé pour le gouvernement Bayrou. Car au-delà du lapsus de Sophie Primas, l’ambiance générale était plutôt morose d’après des participants.
Il faut dire qu’entre les sujets brûlants à gérer – du budget au dossier des retraites en passant par les questions régaliennes – et des ministre qui doivent encore apprendre à travailler ensemble, François Bayrou a du pain sur la planche. Sans parler de sa propre situation à l’Assemblée, où chaque vote sera une épreuve.
Le Premier ministre a cependant tenu à afficher son optimisme, lors du traditionnel petit-déjeuner d’avant Conseil à Beauvau. Serrant les mains de ses ministres un à un, il les a appelés à la mobilisation et à la solidarité, conscient que les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de son gouvernement.
Les prochains rendez-vous cruciaux
Sophie Primas et ses collègues vont en effet devoir se ressaisir rapidement. Car les échéances importantes vont se succéder :
- Dès la semaine prochaine, François Bayrou sera attendu à l’Assemblée pour son discours de politique générale
- Un séminaire gouvernemental est prévu mi-janvier pour fixer le cap
- Plusieurs réformes sensibles sont au menu des prochains mois, à commencer par celle des retraites
Bref, après ses premiers pas hésitants, le gouvernement Bayrou entre maintenant dans le vif du sujet. Et il va devoir montrer rapidement qu’il est capable de tenir la barre malgré la tempête. Sinon, le risque est grand de voir sa légitimité s’effriter.
Le pari risqué d’Emmanuel Macron
Car au-delà de François Bayrou et de son équipe, c’est bien Emmanuel Macron qui a choisi de jouer cette carte. En nommant un Premier ministre issu du centre, il espère élargir sa base à l’Assemblée et trouver une nouvelle dynamique pour son second mandat.
Mais il sait aussi qu’en cas d’échec, c’est lui qui en paiera le prix fort. Déjà affaibli par les crises à répétition de 2022 et la perte de sa majorité absolue, le président de la République joue gros avec ce nouveau gouvernement.
Le lapsus de Sophie Primas n’est certes qu’un détail dans cette équation complexe. Mais il illustre bien les défis qui attendent cette équipe gouvernementale inédite. Entre inexpérience, manque de cohésion et adversité politique, la partie s’annonce serrée. Emmanuel Macron espère avoir fait le bon pari, mais il sait aussi qu’un nouvel échec fragiliserait encore un peu plus son quinquennat.