Si vous avez grandi avec des litres de lait dans le frigo et un verre de lait sur la table chaque matin, vous savez probablement déjà que le lait de vache regorge de nutriments essentiels pour la santé des os. Chaque goulée de lait apporte une bonne dose de protéines, calcium, phosphore, potassium et vitamine B12, qui contribuent tous à la solidité et à la vitalité de notre squelette. De plus, le lait acheté en magasin est enrichi en vitamine D, un autre allié de taille pour des os en pleine forme.
Mais les bienfaits du lait ne s’arrêtent pas là. Des études montrent qu’une consommation quotidienne d’une tasse de lait est associée à un risque réduit de maladies cardiovasculaires, d’AVC, d’hypertension, de syndrome métabolique, d’obésité, de diabète de type 2, de maladie d’Alzheimer et de cancer colorectal.
Le lait, un allié insoupçonné contre le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez les hommes et les femmes, après les cancers de la peau. Il est donc crucial de trouver des traitements efficaces, mais aussi des moyens de prévention. C’est là qu’intervient notre ami le lait. Si le lait a réellement des propriétés anti-inflammatoires, se pourrait-il que les personnes qui en consomment régulièrement aient un risque moindre de développer un cancer colorectal ?
Des chercheurs américains, britanniques et australiens ont décidé de se pencher sur la question. Leur étude, publiée en janvier 2025 dans Nature Communications, visait à répliquer les résultats d’études antérieures suggérant un lien entre la consommation de lait et un risque réduit de cancer colorectal. Voici ce qu’ils ont découvert.
Méthodologie de l’étude
Les chercheurs ont analysé les données de la Million Women Study, une vaste étude prospective menée au Royaume-Uni. Plus de 1,3 million de femmes britanniques, âgées en moyenne de 56 ans, ont été recrutées entre 1996 et 2001 et suivies depuis. Elles ont rempli des questionnaires sur leur alimentation à environ 3 et 10 ans d’intervalle. Leur état de santé a également été suivi grâce aux dossiers médicaux électroniques du National Health Service, notamment pour repérer les diagnostics de cancer colorectal et les décès liés à cette maladie.
Les chercheurs ont examiné près de 100 facteurs alimentaires pour déterminer s’il existait un lien entre chaque aliment et le risque de cancer colorectal, en se concentrant sur un échantillon de 542 778 participantes.
Résultats : le lait, un bouclier contre le cancer colorectal
Après plusieurs analyses statistiques poussées, les chercheurs ont fait plusieurs découvertes intéressantes :
- Chaque tranche de 30 grammes de viande rouge et transformée consommée quotidiennement augmente le risque de cancer colorectal de 8%. Pour une portion standard de 100 grammes, cela équivaut à une hausse du risque de 29%. L’association est plus marquée pour la viande transformée que pour la viande rouge.
- Chaque 20 grammes d’alcool consommés par jour font grimper le risque de cancer colorectal de 15%.
- À l’inverse, les aliments riches en fibres (fruits, céréales complètes), en vitamine C et en folate semblent protéger contre ce cancer.
- Point crucial : tous les produits laitiers, sauf le fromage et la crème glacée, sont associés à un risque moindre de cancer colorectal. Plus précisément, chaque 300 mg de calcium consommés par jour, soit environ une tasse de lait, réduit le risque de 17%.
Selon les chercheurs, cet effet protecteur du lait pourrait s’expliquer par sa teneur en calcium, qui se lierait aux acides biliaires et aux acides gras libres dans le côlon, limitant leur potentiel cancérigène. D’autres composants du lait, comme l’acide linoléique conjugué (ALC), l’acide butyrique et la sphingomyéline, pourraient aussi jouer un rôle en freinant la croissance des cellules cancéreuses du côlon, comme l’ont montré des études sur des animaux.
Conseils pratiques pour réduire le risque
En résumé, pour diminuer votre risque de cancer colorectal, buvez du lait et évitez l’alcool. Pensez aussi à limiter votre consommation de viandes transformées : charcuteries, saucisses, bacon, pepperoni, nuggets de poulet, jambon… Non seulement elles augmentent le risque de cancer colorectal, mais elles sont aussi liées à un risque accru de diabète, de maladies cardiaques, d’AVC et même de démence.
L’étude n’a pas pu examiner le lien entre les compléments de calcium et le risque de cancer colorectal, et les recherches précédentes donnent des résultats mitigés. Mieux vaut donc obtenir son calcium par l’alimentation. Si vous n’aimez pas ou ne tolérez pas le lait de vache, tournez-vous vers d’autres sources :
- Tofu ferme
- Yaourts et kéfir
- Lait d’amande enrichi en calcium
- Amandes
- Jus d’orange enrichi en calcium
- Lait de soja enrichi
- Sardines ou saumon en conserve (avec les arêtes)
- Lait d’avoine enrichi
N’oubliez pas non plus de consommer suffisamment de fibres, qui contribuent aussi à réduire le risque de cancer colorectal. Comme une bonne hydratation aide les fibres à jouer leur rôle, buvez de l’eau en abondance. L’activité physique est un autre atout : elle accélère le transit intestinal et est associée à un moindre risque de cancer colorectal.
Enfin, de façon plus globale, une nouvelle étude confirme que l’adoption d’une alimentation saine, le maintien d’un poids santé, une activité physique régulière et de bonnes habitudes comme l’abstention de tabac et la modération de la consommation d’alcool, contribuent collectivement à réduire le risque de cancer colorectal.
En conclusion
Cette étude suggère qu’en buvant une tasse de lait par jour, les femmes pourraient réduire leur risque de cancer colorectal d’environ 17%. À l’inverse, une consommation fréquente d’alcool et de viandes transformées est susceptible d’accroître ce risque, ainsi que celui d’autres maladies.
Alors, la prochaine fois que vous ouvrirez votre frigo, n’hésitez pas à vous servir un bon verre de lait. Votre côlon vous dira merci !