Vous en raffolez dans votre café matinal ou vos bowls de porridge. Plébiscité pour sa saveur douce et son profil nutritionnel alléchant, le lait d’amande s’est taillé la part du lion sur le marché des laits végétaux. Mais derrière ce succès fulgurant se cache une réalité plus amère. La production intensive d’amandes, essentiellement concentrée en Californie, pèse lourd sur l’environnement et les ressources en eau. Faut-il pour autant renoncer à ce petit plaisir blanc ? Décryptage d’un phénomène aux lourdes conséquences écologiques.
L’amande, reine des laits végétaux
Avec ses arguments nutrition et santé, le lait d’amande a su conquérir les consommateurs en quête d’alternatives au lait de vache. Faible en calories, riche en vitamines et minéraux, il s’impose comme le favori des laits végétaux aux États-Unis. Un engouement qui dope la production d’amandes, dont 80% proviennent de Californie.
Une bombe à eau
Si les bienfaits santé du lait d’amande ne sont plus à prouver, sa soif d’eau pose question. Jugez plutôt : il faut 3,2 litres d’eau pour produire une seule amande. Un véritable gouffre hydrique dans un État frappé par une sécheresse historique. Entre 2011 et 2015, près de 10 milliards de litres auraient été engloutis par les vergers d’amandiers californiens.
Une amande nécessite environ 3,2 gallons d’eau pour pousser.
– Bonnie Taub-Dix, diététicienne
Pesticides et abeilles en danger
Outre sa boulimie d’eau, l’amandier est une culture gourmande en pesticides. Insecticides et fongicides sont massivement pulvérisés dans les vergers pour protéger les précieux fruits à coque. Une menace directe pour les colonies d’abeilles, pourtant essentielles à la pollinisation de plus d’une centaine de cultures.
Le bilan carbone en question
Si le lait d’amande émet moins de gaz à effet de serre que le lait de vache, son bilan carbone n’en reste pas moins mitigé. Sa production génère davantage de CO2 que d’autres laits végétaux comme le soja ou l’avoine. De quoi relativiser son aura écolo.
- Le lait d’amande émet 78% de gaz à effet de serre en moins que le lait de vache
- Mais il en produit plus que le lait de soja ou d’avoine
Faut-il bannir le lait d’amande ?
S’il est difficile de se passer complètement de ce délicieux breuvage, quelques gestes simples permettent d’en limiter l’impact :
- Variez les plaisirs en alternant avec d’autres laits végétaux (avoine, soja, riz…)
- Privilégiez les amandes et laits d’amande produits localement et de façon responsable
- Consommez avec modération
Le lait d’amande n’a pas fini de faire couler de l’encre. Si ses qualités nutritionnelles en font un précieux allié santé, sa production intensive interroge. À nous, consommateurs, d’en user avec parcimonie pour préserver notre planète. L’avenir de l’or blanc en dépend.