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Le Kurdistan Irakien Espère Reprendre Ses Exportations Pétrolières

Le Kurdistan autonome d'Irak espère une reprise rapide de ses exportations pétrolières, à l'arrêt depuis mars. Malgré des avancées, des points de désaccord subsistent entre la région, Bagdad et les firmes pétrolières. Combien de temps encore durera ce bras de fer ?

Selon des sources proches du dossier, les autorités du Kurdistan autonome d’Irak souhaitent une reprise “dès que possible” de leurs exportations de pétrole, à l’arrêt depuis mars 2023. Cette interruption fait suite à un long bras de fer entre la région autonome, le gouvernement central à Bagdad et les compagnies pétrolières internationales opérant sur place.

Le cœur du problème réside dans la détermination des coûts de production et de transport du brut, que Bagdad doit rembourser aux firmes pétrolières au Kurdistan. Mardi, le gouvernement fédéral a proposé de nommer conjointement avec le Kurdistan un organisme consultatif international indépendant pour fixer ces coûts. En attendant leurs conclusions sous deux mois, Bagdad les évalue provisoirement à 16 dollars par baril, une hausse notable par rapport aux 6 dollars pratiqués dans le sud de l’Irak.

Une “opportunité pour résoudre le problème” ?

La région autonome a réagi positivement à cette initiative, y voyant “une opportunité pour résoudre le problème et reprendre les exportations de pétrole vers les marchés internationaux dès que possible”. Toutefois, l’amendement doit encore recevoir l’aval des compagnies pétrolières concernées ainsi que du Parlement irakien pour entrer en vigueur.

20 milliards de dollars de pertes

Avant leur interruption en mars, les exportations pétrolières du Kurdistan, menées sans l’accord de Bagdad, s’élevaient à 450 000 barils par jour, transitant par le port turc de Ceyhan. Leur arrêt représente un manque à gagner de 20 milliards de dollars selon les estimations de l’association des entreprises pétrolières internationales au Kurdistan (APIKUR). Un arbitrage international a depuis contraint la région à accepter que ses ventes passent par la compagnie nationale irakienne SOMO.

Des “questions épineuses” en suspens

Si la proposition de Bagdad marque “un pas positif” vers une résolution de l’impasse selon les experts, plusieurs points de friction demeurent. Au-delà des différends entre Bagdad, Erbil et les pétroliers, des désaccords financiers opposent aussi l’Irak à la Turquie concernant l’oléoduc crucial de Ceyhan.

“D’autres questions épineuses sont encore sur la table, notamment la renégociation des contrats avec les firmes pétrolières, qui leur accordent une part de la production en plus du recouvrement des coûts.”

– Yesar Al-Maleki, économiste au Middle East Economic Survey

La balle est désormais dans le camp des différentes parties prenantes pour trouver un terrain d’entente. Les autorités kurdes espèrent un déblocage rapide de la situation, vitale pour leur économie. Mais vu la complexité du dossier et les intérêts divergents en jeu, le chemin vers une reprise durable des exportations s’annonce encore long et sinueux. De futures péripéties restent à prévoir dans ce feuilleton pétrolier à rebondissements entre Bagdad et Erbil.

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