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Le Kremlin Dénonce Des Anomalies Dans Le Comptage Des Voix En Moldavie

Coup de théâtre en Moldavie : le "oui" à l'UE l'emporte de justesse au référendum. Le Kremlin dénonce des "anomalies" dans le comptage des voix et exige des preuves d'ingérence étrangère. Un scrutin sous haute tension qui divise le pays...

Un véritable coup de théâtre s’est produit en Moldavie lors du référendum sur l’adhésion à l’Union européenne. Après un long suspens où le “non” semblait en tête, c’est finalement le “oui” qui l’a emporté d’une courte tête lundi matin, avec 50,16% des voix. Un résultat qui ne manque pas de faire réagir le Kremlin, qui dénonce des “anomalies” dans le processus de comptage des bulletins de vote.

Le Kremlin exige des preuves d’ingérence étrangère

Par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, la présidence russe a vivement critiqué le déroulement du scrutin moldave. Au-delà des soupçons sur le décompte des voix, Moscou s’en prend aussi aux déclarations de la présidente pro-européenne Maia Sandu, qui a évoqué l’action de “groupes criminels” et de “forces étrangères hostiles” cherchant à déstabiliser le pays. Des “graves accusations” selon le Kremlin, qui exige que des preuves soient rendues publiques.

Pour M. Peskov, la remontée soudaine des votes en faveur de Maia Sandu et de l’adhésion à l’UE soulève des interrogations. “Quiconque connaît les processus électoraux peut détecter des anomalies”, a-t-il insisté, dénonçant au passage une “campagne électorale non libre”. Le porte-parole du Kremlin assure par ailleurs que Moscou “voit combien de gens ne sont pas favorables” à la ligne pro-européenne de la présidente Sandu.

Un référendum doublé d’une présidentielle sous tension

Ce référendum crucial pour l’avenir de la Moldavie s’est tenu en parallèle du premier tour de la présidentielle. Maia Sandu, 52 ans, est arrivée en tête avec 42% des voix. Mais elle devra affronter au second tour Alexandr Stoianoglo, un ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui semble disposer d’une plus grande réserve de voix.

L’inscription dans la Constitution de l’objectif européen a donc été validée, mais d’extrême justesse, grâce semble-t-il aux votes de la diaspora qui ont renversé in extremis la tendance. Un résultat qui reflète les profondes divisions de cette ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants, écartelée entre un ancrage à l’Ouest et l’influence de la Russie.

La Moldavie, un pays au cœur des tensions géopolitiques

Depuis son indépendance en 1991, la Moldavie est le théâtre d’une lutte d’influence entre l’Union européenne et la Russie. Le pays est confronté à de nombreux défis, notamment la corruption endémique, une économie fragile et le conflit gelé en Transnistrie, une région séparatiste prorusse.

L’arrivée au pouvoir de Maia Sandu en 2020 a marqué un tournant pro-européen, mais ses réformes se heurtent à une forte opposition de la part des partis prorusses. Ce référendum était donc un test crucial pour mesurer le soutien des Moldaves au projet d’intégration européenne.

Malgré la victoire du “oui”, le chemin vers l’UE s’annonce semé d’embûches pour la Moldavie. Le pays devra poursuivre ses efforts de réformes démocratiques et lutter contre l’ingérence russe, sur fond de tensions géopolitiques accrues dans la région depuis la guerre en Ukraine.

Un scrutin sous surveillance internationale

Le référendum et la présidentielle moldaves ont fait l’objet d’une attention particulière de la communauté internationale. Des observateurs de l’OSCE et du Conseil de l’Europe étaient présents pour s’assurer de la régularité du processus électoral.

Selon des sources diplomatiques, les capitales occidentales suivent de près la situation en Moldavie, considérée comme un front géopolitique clé aux portes de l’UE. Le soutien à Maia Sandu et aux forces pro-européennes est vu comme crucial pour contrer l’influence de Moscou dans la région.

Mais alors que le Kremlin crie à la manipulation, l’UE a salué la tenue du référendum et appelé au respect du choix démocratique des Moldaves. Dans les prochains jours, tous les regards seront tournés vers Chisinau, où se jouera le second tour d’une présidentielle aux enjeux considérables pour l’avenir du pays et de toute la région.

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