La crise sécuritaire en Haïti s’aggrave jour après jour, avec des gangs armés qui étendent leur emprise sur le territoire. Face à cette situation alarmante, le Kenya a décidé de renforcer son engagement dans le pays caribéen en déployant un nouveau contingent de 217 policiers. Cette initiative vise à soutenir la mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), placée sous l’égide de l’ONU, dans sa lutte contre la violence endémique.
Un soutien international crucial pour Haïti
Selon une source proche du dossier, ce deuxième groupe de policiers kényans rejoindra les 400 agents déjà présents en Haïti depuis l’année dernière. Leur objectif : rétablir la paix dans ce pays pauvre des Caraïbes, où les gangs contrôleraient jusqu’à 85% de la capitale Port-au-Prince. Malgré l’arrivée de la MMAS en juin dernier, la violence ne semble pas faiblir, rendant la tâche des forces de l’ordre particulièrement ardue.
Des progrès réalisés malgré les défis
Cependant, les autorités kényanes se veulent optimistes. D’après un haut responsable du ministère de l’Intérieur, la mission dirigée par le Kenya aurait déjà réalisé « d’énormes progrès » dans la réduction de la violence des gangs. Des résultats qui auraient même valu à l’initiative des éloges de la communauté internationale, y compris des gouvernements américains sortant et entrant.
Une situation humanitaire préoccupante
Au-delà de l’insécurité, c’est toute la situation humanitaire en Haïti qui inquiète. Selon les chiffres des Nations unies, au moins 5601 personnes auraient été tuées par la violence des gangs l’an dernier, soit 1000 de plus qu’en 2023. Le nombre de déplacés internes a quant à lui triplé en un an, dépassant le million de personnes – un record dans l’histoire du pays. Cette crise profonde exacerbe la pauvreté et entrave le développement d’Haïti.
Nous devons impérativement renforcer le soutien à Haïti pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos. C’est une question de responsabilité collective.
– Un diplomate onusien
Le Kenya déterminé malgré les critiques
Le président kényan William Ruto avait promis en septembre dernier le déploiement de 2500 policiers d’ici janvier 2025, dont 600 dès novembre. Un engagement fort, malgré les vives critiques suscitées au Kenya même par cette mission. Des ONG comme Human Rights Watch ont exprimé des inquiétudes, pointant du doigt les accusations d’usage excessif de la force visant régulièrement la police kényane.
Face à ces réserves, Nairobi semble néanmoins déterminé à poursuivre son effort en faveur de la stabilisation d’Haïti. Reste à savoir si cet apport supplémentaire de forces permettra enfin d’inverser la tendance et de ramener la paix dans ce pays meurtri. Un défi immense, qui nécessitera une coopération sans faille de la communauté internationale, au-delà des clivages et des intérêts particuliers.
L’avenir incertain d’Haïti
Au final, le sort d’Haïti dépendra aussi de la capacité de ses propres dirigeants et de sa société civile à se rassembler autour d’un projet commun pour sortir le pays de l’ornière. Car sans une volonté politique forte et un sursaut national, les efforts de la communauté internationale, aussi louables soient-ils, risquent de ne pas suffire à enrayer la spirale de la violence et du sous-développement. Un constat amer, mais qui doit servir d’électrochoc pour mobiliser toutes les énergies en faveur d’un avenir meilleur pour le peuple haïtien.