Un simple foulard peut-il cristalliser tous les débats ? C’est ce qui semble se passer depuis que Rima Hassan, figure montante de La France Insoumise, est apparue keffieh autour du cou lors du discours post-législatives de Jean-Luc Mélenchon dimanche soir. Ce tissu noir et blanc, devenu symbole de la cause palestinienne, a enflammé la classe politique française, suscitant un torrent de réactions indignées comme de soutiens appuyés.
La polémique du keffieh enflamme la classe politique
Dès l’apparition de Rima Hassan aux côtés du leader insoumis, son célèbre keffieh fièrement arboré, les critiques ont fusé. François Bayrou, patron du MoDem, et François-Xavier Bellamy, chef de file des eurodéputés LR, ont exprimé leur indignation face à ce foulard, brandi dans un moment politique si décisif. Sur les réseaux sociaux, la polémique a également fait rage, des milliers d’internautes s’écharpant sur la portée de ce tissu controversé.
Un symbole clivant de la cause palestinienne
Le keffieh, devenu emblème de la résistance palestinienne, cristallise les tensions du conflit israélo-palestinien. Pour certains, il représente un soutien assumé aux Palestiniens, quand d’autres y voient l’étendard d’une guerre civilisationnelle qui s’inviterait en France. «Il y a, sans aucun doute, le racisme des uns», dénonce L’Express, ciblant ceux qui perçoivent en Rima Hassan, Française née apatride d’origine arabe, un relais du Hamas.
Je ne crois pas que ce soit un délit de porter un keffieh.
Manon Aubry, députée européenne LFI
Mélenchon et LFI pointés du doigt pour leurs positions pro-Palestine
Au-delà du cas Hassan, c’est aussi la ligne de La France Insoumise sur le conflit israélo-palestinien qui est questionnée. «Il y a les interrogations légitimes d’une partie sincère du peuple de gauche et de nombreux Français. Choqués, souvent, par certaines des positions adoptées par LFI sur la guerre au Proche-Orient», analyse L’Express. Les sorties radicales de Rima Hassan contribuent aussi à alimenter la controverse.
Des cadres insoumis montent au créneau pour défendre Hassan
Face à la bronca, plusieurs figures de La France Insoumise sont montées au front pour soutenir Rima Hassan et le port du keffieh. «C’est incroyable qu’une telle polémique puisse naître», s’insurge la députée Mathilde Panot, se disant «fière» de la présence de sa camarade insoumise, keffieh au cou. Manon Aubry, eurodéputée LFI, dénonce elle une polémique artificielle : «Je ne crois pas que ce soit un délit de porter un keffieh».
Un sujet clivant qui cristallise les passions
L’épisode du keffieh illustre la capacité des sujets liés au conflit israélo-palestinien à enflammer le débat politique français. Pour la politologue Alba Ventura, la présence de «Rima Hassan, keffieh autour du cou, sur la scène à côté de Jean-Luc Mélenchon» constitue une véritable «provocation». Nul doute que la controverse, symptomatique de l’importation des tensions du Proche-Orient dans l’Hexagone, est loin d’être refermée.
