Au cœur des spectaculaires paysages d’Arabie saoudite, l’oasis d’Al-Ula et ses 7000 ans d’histoire sont promis à un avenir radieux. Ce joyau archéologique est l’emblème des réformes « Vision 2030 » initiées par le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui ambitionne de faire de cette région un pôle touristique et culturel d’envergure mondiale.
Un mégaprojet touristique de 20 milliards de dollars
Pour réaliser cette transformation, l’Arabie saoudite a lancé un mégaprojet d’aménagement pharaonique de 20 milliards de dollars. Sur une surface équivalente à la Belgique, des musées ultramodernes, des hôtels luxueux et même un tramway verront le jour, dans un décor naturel à couper le souffle fait de canyons, falaises de grès et plateaux basaltiques.
Ce musée à ciel ouvert permettra aux visiteurs de marcher sur les traces des Nabatéens, un ancien peuple de commerçants qui avait étendu son territoire depuis Pétra en Jordanie. Le site d’Al-Ula abrite notamment Madain Saleh, le premier site saoudien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, où l’on peut admirer de fascinantes tombes et vestiges nabatéens ciselés dans la roche.
Un passé négligé, un avenir prometteur
Bien qu’oublié pendant des siècles sous les différents califats et empires, puis longtemps délaissé par un royaume saoudien réticent à valoriser son héritage préislamique, le site d’Al-Ula est aujourd’hui au cœur d’une stratégie de diversification économique et d’amélioration de l’image du pays.
La France et l’Arabie saoudite ont signé en 2018 un accord de dix ans pour le développement touristique et culturel de la région que Ryad tente de positionner comme un nouveau centre artistique mondial.
Une source diplomatique
Déjà doté d’un aéroport, le site devrait à terme pouvoir accueillir jusqu’à 2,5 millions de visiteurs par an, dans le respect de l’environnement et des normes de développement durable. Un défi de taille pour ce royaume conservateur qui interdit l’alcool et impose de stricts codes sociaux.
Des critiques à surmonter
Si certains dénoncent une tentative d’« Artwashing » visant à détourner l’attention des violations des droits de l’Homme dans le royaume, force est de constater l’ambition et les moyens colossaux déployés pour faire d’Al-Ula une destination majeure, à la croisée des civilisations et des continents.
Les prochaines années seront décisives pour juger de la réussite de cette métamorphose, qui pourrait bien faire de cette oasis historique l’une des nouvelles merveilles touristiques du Moyen-Orient, au carrefour entre patrimoine et modernité. Une aventure fascinante à suivre de près !