Imaginez avoir accès à des centaines de mangas, à portée de clic, pour un abonnement mensuel abordable. C’est le pari audacieux de Mangas.io, une start-up française qui ambitionne de devenir le « Netflix de la BD japonaise ». Et il semblerait que les géants de l’édition nippone commencent à y croire.
Glénat, Poids Lourd du Manga, Rejoint l’Aventure
D’après une source proche du dossier, Glénat, numéro un de la diffusion de mangas en France, vient de signer un accord avec Mangas.io. Dès le 14 novembre, les abonnés de la plateforme auront accès à une sélection de titres phares de l’éditeur, parmi lesquels Bleach, Parasite ou encore Ajin.
Un coup de maître pour la jeune pousse, qui a su convaincre les ayants droit nippons réputés frileux face au numérique. Il faut dire qu’avec 40 millions de volumes vendus en 2023 pour un chiffre d’affaires de 331 millions d’euros, la France représente un marché stratégique pour les éditeurs japonais.
Le Piratage, Ennemi Numéro Un du Secteur
Mais cette manne est menacée par un fléau : le piratage. Favorisé par un manque d’offres légales satisfaisantes, le téléchargement illégal de mangas grève lourdement les revenus des éditeurs et auteurs. Un manque à gagner que Mangas.io entend bien combler, en proposant un catalogue étoffé à un tarif attractif.
Notre objectif est de rendre la lecture numérique de mangas aussi simple et agréable que de regarder une série sur Netflix.
Un porte-parole de Mangas.io
Un Catalogue en Constante Expansion
Lancée en 2020, la plateforme revendique déjà :
- Plus de 300 séries
- 2000 volumes
- Une trentaine d’éditeurs partenaires
L’arrivée de Glénat devrait encore gonfler cette offre, et potentiellement susciter l’intérêt d’autres poids lourds de l’édition. Kana, filiale de Dargaud et deuxième éditeur de mangas en France, pourrait être le prochain sur la liste.
Vers une Révolution de la Lecture Numérique ?
Au-delà des partenariats éditoriaux, Mangas.io mise sur l’expérience utilisateur pour fidéliser ses lecteurs. L’application, disponible sur mobiles et tablettes, se veut intuitive et richement dotée en fonctionnalités :
- Mode hors-ligne
- Lecture verticale ou horizontale
- Marque-pages et historique
- Recommandations personnalisées
Autant d’arguments qui pourraient bien convertir les lecteurs physiques les plus récalcitrants, et ouvrir la voie à une petite révolution dans l’industrie du manga. Un secteur que les experts voient déjà basculer massivement vers le numérique d’ici 5 à 10 ans.
Reste à savoir si les géants nippons, jaloux de leurs licences, accepteront de jouer pleinement le jeu. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour Mangas.io, qui espère bien s’imposer comme la référence de la BD japonaise en ligne, en France et pourquoi pas au-delà. Un sacré défi, mais un marché potentiellement colossal à la clé.