Le gouvernement japonais s’apprête à donner un coup de fouet à son économie en dévoilant un plan de relance massif équivalant à 136 milliards d’euros. Cette annonce intervient alors que le pays fait face à une croissance atone et une inflation pénalisant le pouvoir d’achat des ménages. Selon des sources proches du dossier, ce plan ambitieux sera formellement approuvé vendredi par l’exécutif.
Un Plan de Relance pour Stimuler la Croissance et Soutenir les Ménages
Le paquet envisagé, d’un montant de 22.000 milliards de yens, comprend une batterie de mesures visant à doper le pouvoir d’achat des consommateurs et à relancer une croissance économique en berne. Parmi les principales dispositions :
- Des subventions pour l’énergie et le carburant
- Des aides pouvant atteindre 30.000 yens (186 euros) pour les ménages à faible revenu
- Des ajustements fiscaux pour encourager la consommation
Selon un porte-parole du gouvernement, l’impact global du plan pourrait même atteindre 39.000 milliards de yens en incluant les prêts et investissements du secteur privé. L’objectif affiché est clair : “sortir d’une économie soumise aux réductions des coûts, et passer à une économie de la création de valeur ajoutée”.
Un Contexte Économique et Politique Délicat
Ce plan de relance intervient dans un contexte économique et politique particulier pour le Japon. Le pays a connu un virage inflationniste ces deux dernières années, avec une hausse des prix à la consommation systématiquement supérieure à 2%. En octobre, l’inflation s’établissait à 2,3% sur un an. Parallèlement, la croissance du PIB s’essouffle, avec un ralentissement à seulement 0,2% au troisième trimestre.
Sur le plan politique, le Premier ministre Shigeru Ishiba a essuyé un lourd échec aux élections législatives anticipées qu’il avait convoquées fin octobre. Sa coalition a échoué à conserver la majorité absolue à la chambre basse du Parlement, le mécontentement contre l’inflation ayant pesé dans le scrutin.
Des Concessions à l’Opposition pour Faire Adopter le Plan
Ayant besoin du soutien d’une partie de l’opposition pour adopter son plan de relance au Parlement, le gouvernement Ishiba a dû inclure des mesures exigées par le Parti démocrate pour le peuple (PDP). Notamment un relèvement du plafond de revenus imposables, censé encourager les salariés à mi-temps à travailler davantage pour gagner plus et ainsi stimuler la consommation.
Mais cette mesure ne fait pas l’unanimité, certains craignant qu’elle ne réduise les recettes fiscales alors que la dette publique japonaise est déjà l’une des plus élevées au monde. Le vieillissement de la population aggrave aussi la pression sur les finances publiques.
Miser sur l’Intelligence Artificielle et les Semi-conducteurs
En parallèle de ce plan de relance, le gouvernement prépare un plan distinct de 61 milliards d’euros d’ici 2030 pour soutenir le développement de l’intelligence artificielle et la production de semi-conducteurs au Japon. Il envisage notamment de prendre une participation de 200 milliards de yens dans la firme nippone Rapidus, spécialisée dans les puces de nouvelle génération.
Le Japon mise ainsi sur des secteurs d’avenir pour renforcer sa compétitivité à long terme et s’assurer une place de leader dans la course mondiale aux technologies de pointe. Reste à voir si ces investissements porteront leurs fruits et permettront au pays de renouer durablement avec une croissance plus dynamique.
Tous les regards sont désormais tournés vers le Parlement, qui devra donner son feu vert à ce plan de relance historique. Un premier test pour le gouvernement minoritaire de Shigeru Ishiba qui espère, grâce à ces mesures, regagner la confiance des électeurs et remettre l’économie japonaise sur les rails.