Le Japon n’a jamais été aussi attractif pour les touristes du monde entier. Au premier semestre 2024, l’archipel a accueilli un nombre record de 17,78 millions de visiteurs étrangers, dépassant de plus d’un million le précédent record de 2019. Le secret de ce succès ? Un yen au plus bas, qui rend les séjours bien plus abordables qu’avant.
Un yen faible, un pouvoir d’achat décuplé
Avec un yen qui a atteint son niveau le plus faible depuis des décennies par rapport aux principales devises, les touristes voient leur pouvoir d’achat s’envoler une fois au Japon. Hébergements, restaurants, transports, souvenirs… Tout devient beaucoup plus accessible, ce qui pousse les visiteurs à dépenser sans compter.
J’ai acheté trois paires de chaussures, du saké haut de gamme et un appareil photo dernier cri, tout ça pour le prix d’une paire de baskets chez moi !
confie Emma, une touriste australienne.
Cette aubaine monétaire profite à tout le monde, des backpackers aux voyageurs les plus aisés. Certains en profitent même pour prolonger leur séjour et explorer davantage l’archipel.
Les touristes asiatiques en tête
Sans surprise, ce sont les touristes des pays voisins qui ont le plus profité de l’occasion pour (re)découvrir le Japon :
- Corée du Sud : 4,4 millions de visiteurs
- Chine : 3 millions (5 fois plus qu’en 2023 !)
- Taïwan : 3ème place
Les États-Unis arrivent en 4ème position, preuve que le Japon séduit bien au-delà de l’Asie. Les prévisions tablent d’ailleurs sur encore plus de touristes au second semestre.
60 millions de touristes en 2030, un défi de taille
Fort de ce succès, le Japon vise un objectif ambitieux de 60 millions de touristes par an d’ici 2030, le double du record pré-pandémie. Mais cette ruée vers l’or nippon commence déjà à poser quelques problèmes…
Il y a encore beaucoup d’endroits peu connus au Japon qui ne sont pas explorés par les touristes étrangers. Je pense que le Japon a des ressources touristiques infinies.
Ichiro Takahashi, directeur de l’Office du Tourisme.
Les défis du surtourisme
Si le boom touristique réjouit l’économie japonaise, il commence à faire grincer des dents localement. À Kyoto, ville riche en traditions, les habitants se plaignent du harcèlement des geishas par certains touristes mal élevés. Près du Mont Fuji, une ville a dû ériger une barrière pour empêcher l’accès à un point de vue pris d’assaut pour les selfies.
Le surtourisme guette le Japon s’il ne parvient pas à mieux réguler ces flux et mieux sensibiliser les visiteurs. Car le risque est de voir certains joyaux nippons perdre leur âme et leur sérénité. Il en va de la capacité du pays à transformer cet engouement passager, dopé par un yen bas, en tourisme durable et respectueux.
Un défi passionnant pour ce pays fascinant, qui devra faire preuve d’ingéniosité pour préserver ses merveilles tout en restant ouvert sur le monde. Le pari est loin d’être gagné, mais on peut compter sur le legendaire sens de l’organisation et de l’harmonie des Japonais pour y arriver !