Alors que l’économie japonaise peine à retrouver son dynamisme d’antan, le gouvernement nippon a décidé de passer à l’offensive. Selon des sources proches du dossier, le premier ministre Shigeru Ishiba et son équipe s’apprêtent à dégainer un plan de relance massif, évalué à la bagatelle de 136 milliards d’euros. Un pari audacieux pour ce pays habitué à la rigueur budgétaire, mais qui semble aujourd’hui prêt à mettre le paquet pour renouer avec la croissance.
Un paquet de mesures XXL pour doper le pouvoir d’achat
Au cœur de ce plan de relance : le pouvoir d’achat des ménages japonais. Avec une enveloppe de 22.000 milliards de yens, soit environ 136 milliards d’euros, le gouvernement compte bien donner un sérieux coup de pouce aux consommateurs. Au menu : des subventions pour alléger la facture énergétique, des aides directes pour les foyers les plus modestes, et des ajustements fiscaux pour soulager les classes moyennes.
L’objectif est clair : redonner du pouvoir d’achat aux Japonais pour qu’ils consomment davantage et fassent ainsi redémarrer la machine économique. Un pari qui pourrait s’avérer payant, tant la consommation des ménages est un moteur essentiel de la croissance au pays du Soleil-Levant.
Des aides ciblées pour les plus vulnérables
Si le plan de relance vise large, il n’oublie pas pour autant les Japonais les plus fragilisés par la crise. Des aides spécifiques seront ainsi allouées aux ménages à faibles revenus, afin de les aider à boucler leurs fins de mois dans ce contexte inflationniste.
Personne ne doit être laissé sur le bord de la route. C’est notre responsabilité de veiller à ce que les fruits de la relance profitent à tous.
– Une source gouvernementale
Le gouvernement mise également sur des mesures de soutien à l’emploi, afin d’éviter une explosion du chômage dans les mois à venir. Des aides seront notamment proposées aux entreprises qui s’engagent à maintenir les emplois malgré la crise.
Un plan qui ne fait pas l’unanimité
Si le plan de relance a reçu le feu vert du gouvernement, il doit encore être approuvé par le Parlement. Un passage obligé qui pourrait se révéler délicat pour le premier ministre Shigeru Ishiba, dont la majorité a été fragilisée lors des dernières élections.
Certains élus de l’opposition voient d’un mauvais œil ce recours massif à la dépense publique, craignant que cela ne crée un déséquilibre durable des comptes de l’État. Des inquiétudes balayées par le gouvernement, qui assure que ce plan est nécessaire pour relancer durablement l’économie nippone.
Ceux qui s’opposent à ce plan prennent le risque de plonger notre pays dans une spirale récessionniste. Nous devons agir maintenant, avec des mesures fortes, pour éviter le pire.
– Un proche du premier ministre
Un impact incertain sur la croissance
Les économistes sont partagés quant à l’efficacité réelle de ce plan de relance sur la croissance japonaise. Si certains saluent un effort budgétaire significatif, d’autres s’interrogent sur la capacité de ces mesures à enclencher une dynamique pérenne.
- Selon les prévisions gouvernementales, le plan de relance pourrait apporter jusqu’à 1,5 point de PIB supplémentaire en 2024.
- Mais pour beaucoup d’analystes, l’impact réel dépendra surtout de la rapidité et de l’efficacité de la mise en œuvre des mesures.
Une chose est sûre : avec ce plan de relance historique, le gouvernement japonais joue son va-tout pour sortir le pays de l’ornière. Reste à savoir si ce pari à 136 milliards d’euros portera ses fruits, ou si l’archipel devra se résoudre à affronter une énième “décennie perdue”.
La relance, et après ?
Au-delà de l’effet de boost attendu sur la consommation, beaucoup s’interrogent sur la capacité de ce plan à poser les bases d’une croissance plus soutenable et plus qualitative. Des voix s’élèvent notamment pour réclamer des investissements plus massifs dans les secteurs d’avenir, comme la transition écologique ou le numérique.
Ce plan est un premier pas indispensable. Mais pour assurer l’avenir de notre économie, il faudra aussi engager des réformes de fond et miser sur l’innovation.
– Un expert économique japonais
D’autres plaident pour une refonte en profondeur du modèle social nippon, jugé obsolète et inadapté aux défis du vieillissement et des inégalités croissantes. Autant de chantiers titanesques, qui demanderont bien plus que quelques milliards de yens pour être menés à bien.
Un plan scruté par les partenaires du Japon
Au-delà de ses frontières, le plan de relance japonais est suivi avec grande attention par les partenaires économiques de l’archipel. Beaucoup espèrent que ce coup de fouet budgétaire profitera aussi aux entreprises étrangères implantées au Japon, et donnera un coup d’accélérateur aux échanges commerciaux.
Certains pays voisins, comme la Corée du Sud ou Taïwan, craignent toutefois que ce plan ne donne un avantage compétitif déloyal aux firmes japonaises, dopées à coup de subventions publiques. Des inquiétudes balayées par Tokyo, qui assure que ces mesures profiteront à l’ensemble de l’écosystème économique régional.
Quoiqu’il en soit, ce plan de relance XXL sera assurément l’un des dossiers économiques les plus brûlants de l’année au Japon. Un pari à quitte ou double pour le gouvernement, dont l’avenir politique pourrait bien se jouer sur sa capacité à relancer enfin cette économie nippone en mal de croissance. Les prochains mois nous diront si Shigeru Ishiba a vu juste, ou si le Japon restera encore longtemps le malade de l’Asie…