Discipline confidentielle en France avec seulement 12 000 licenciés, le hockey sur gazon s’apprête à vivre son heure de gloire à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les équipes de France masculine et féminine vont en effet fouler la pelouse du mythique stade Yves-du-Manoir de Colombes, un siècle après y avoir disputé les JO de 1924. L’opportunité est historique pour ce sport de se faire connaître du grand public et de susciter des vocations.
Un défi de taille pour les Bleus
Mais la marche sera haute pour les protégés du sélectionneur Frédéric Soyez. Ils débutent la compétition ce samedi à 17h face à l’Allemagne, tout simplement la meilleure équipe du monde et championne du monde en titre. Un choc d’entrée qui donnera d’emblée le ton du tournoi pour les Français.
« Nos joueurs ne sont pas habitués à jouer à domicile devant autant de monde. On espère que le stade sera plein et cela va nous booster. On veut vivre un moment magique sur ses JO et développer notre discipline. »
Frédéric Soyez, sélectionneur de l’équipe de France masculine de hockey sur gazon
L’objectif des Bleus sera de faire mieux que lors des derniers JO à Tokyo en 2021 où ils avaient terminé à une décevante 11ème place. Le sélectionneur Frédéric Soyez espère surfer sur la ferveur du public pour transcender son équipe. Pas moins de 15 000 spectateurs sont attendus dans les tribunes de Colombes pour soutenir les Tricolores.
Les chiffres du hockey sur gazon en France
- 12 000 licenciés
- 150 clubs
- Classée 13ème nation mondiale chez les hommes
- Classée 21ème nation mondiale chez les femmes
Des chiffres modestes qui illustrent bien le gouffre qui sépare la France des grandes nations de ce sport comme l’Inde (1,5 million de licenciés), les Pays-Bas (250 000), l’Angleterre (500 000) ou encore l’Allemagne (300 000). Mais les Bleus entendent bien prouver que dans le sport, rien n’est jamais joué d’avance.
Les Bleues aussi veulent créer la surprise
Chez les dames, les joueuses de Stéphane Canet n’ont pas été épargnées par le tirage au sort. Elles affronteront dès samedi les redoutables Pays-Bas, championnes du monde et championnes olympiques en titre. Un sacré défi pour les Bleues seulement 21èmes au ranking mondial.
Mais à l’image de leurs homologues masculins, elles espèrent aussi surfer sur la magie des Jeux à domicile pour se sublimer et créer la surprise. Leur sélectionneur veut y croire :
« Bien sûr sur le papier, il y a un gouffre entre nous et les meilleures nations. Mais un match n’est jamais joué d’avance, surtout aux Jeux Olympiques. Avec le soutien de notre public, on veut montrer un tout autre visage. »
Stéphane Canet, sélectionneur de l’équipe de France féminine de hockey sur gazon
Au-delà des résultats, ces Jeux doivent surtout permettre de mettre un coup de projecteur sur cette discipline mal connue en France. Le hockey sur gazon souffre d’un déficit de notoriété et de moyens par rapport à d’autres sports collectifs comme le foot, le rugby ou le handball. Paris 2024 doit être un tremplin pour attirer de nouveaux pratiquants et donner de l’élan à ce sport spectaculaire.
Un héritage à construire pour Paris 2024
Au-delà de l’événement en lui-même, le véritable enjeu pour le hockey français sera de réussir à capitaliser sur ces Jeux une fois la flamme olympique éteinte. Les Jeux devront laisser un héritage durable et structurant pour permettre à ce sport de grandir et de se développer sur le long terme.
Cela passera par des programmes ambitieux envers la jeunesse, un soutien renforcé aux clubs, une meilleure exposition médiatique, la formation d’entraîneurs et d’arbitres, ou encore la construction de nouveaux équipements. Un vaste chantier attend les instances du hockey français au lendemain des Jeux.
Mais pour l’heure, place au sport et au rêve olympique ! Les hockeyeurs et hockeyeuses tricolores ont une opportunité unique de marquer l’histoire de leur sport. Dans un stade Yves-du-Manoir qui s’annonce bouillant, ils sont prêts à se surpasser pour faire vibrer le public français. Que le spectacle commence !