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Le Hockey Français Peine à Évoluer Malgré la Passion des Clubs

Le hockey, ce sport méconnu en France qui peine à percer malgré la ferveur de ses clubs. Découvrez les dessous d'un système à bout de souffle qui appelle une refonte en profondeur pour enfin décoller. Les Diables Rouges de Briançon en sont le parfait exemple…

Au pays du foot roi et du rugby si cher aux sudistes, il est un sport qui peine à trouver sa place sous les projecteurs : le hockey sur glace. Malgré une communauté de passionnés vibrante et des clubs engagés corps et âme, ce sport méconnu du grand public français reste englué dans un marasme dont il semble peiner à s’extirper. Zoom sur un écosystème grippé qui appelle une remise en question profonde pour espérer franchir un cap.

Un sport en quête de reconnaissance

Avec seulement un peu plus de 20 000 licenciés dans l’hexagone, le hockey sur glace fait figure de parent pauvre du sport français. Loin, très loin derrière les mastodontes que sont le football et ses 2 millions d’adeptes, ou même le rugby et son demi-million de pratiquants. Pourtant, les Français ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de passion pour la glace.

Des Alpes aux Pyrénées en passant par les plaines du Nord-Est, ce sont des dizaines de clubs qui font vivre au quotidien ce sport exigeant et spectaculaire. Mais dans l’ombre des enceintes de la Ligue Magnus, l’élite du hockey français, les difficultés s’amoncellent pour des structures souvent précaires et en manque cruel de soutien.

« Tout le monde est bien content qu’on soit le 12e. Personne ne veut aller en Magnus. On est repêchés car il n’y a pas de prétendant ou pas de budget. »

Pascal Courty, président des Diables Rouges de Briançon

L’éternel dernier qui ne descend jamais

L’incarnation parfaite de ce hockey français à deux vitesses, c’est sans doute le club des Diables Rouges de Briançon. Bon dernier de Ligue Magnus depuis maintenant cinq saisons, il devrait logiquement être relégué en Division 1 à chaque exercice. Mais il n’en est rien. La faute à un championnat fermé qui fonctionne sur un système d’accession sur dossier plutôt que sur les résultats sportifs.

Le club haut-alpin, avec son modeste budget d’1,2 million d’euros, fait figure de miraculé dans une élite où les plus grosses écuries alignent des budgets quatre à cinq fois supérieurs. Une hérésie pour certains, qui y voient un frein à la progression du hockey hexagonal. Mais du côté des Alpes, on tempère.

« Une fusion avec Gap ? C’est utopique. Déjà, il y a 80 km d’écart. Ensuite, je ne suis pas sûr que le budget serait doublé. Et Briançon, c’est une entité, une image de club »

Pascal Courty, président des Diables Rouges de Briançon

Des infrastructures au point mort

Au-delà des aspects purement financiers, c’est aussi la vétusté des infrastructures qui pénalise le développement du hockey dans l’hexagone. Avec une grande majorité de patinoires construites dans les années 60-70, les clubs français évoluent bien souvent dans des enceintes vieillissantes et inadaptées aux standards actuels en termes d’accueil du public et des équipes.

Un constat amer pour beaucoup d’acteurs du milieu, qui regrettent le manque d’investissement chronique des collectivités dans la rénovation ou la construction de nouveaux équipements. Un cercle vicieux qui contribue à maintenir le hockey dans une forme de confidentialité, loin des grandes enceintes modernes et attrayantes qui font le succès d’autres sports.

« On est restés un mois et demi sans patinoire. Il a fallu prendre des bus pour s’entraîner ailleurs. Nos adversaires ont pu rencontrer des équipes de haut niveau, qui n’étaient pas encore au top, comme Rouen, et nous, non. »

Pascal Courty, président des Diables Rouges de Briançon

Un horizon olympique salvateur ?

Mais alors, comment enrayer cette spirale négative qui semble inexorablement entraîner le hockey français vers le bas ? Si les acteurs s’accordent sur la nécessité d’une refonte en profondeur du modèle, tous les regards se tournent désormais vers un horizon qui pourrait changer la donne : les Jeux Olympiques d’hiver 2030.

Avec une candidature française qui semble en pole position pour décrocher l’organisation de cet événement planétaire, c’est un véritable appel d’air qui se profile pour le hockey hexagonal. Au programme, des investissements massifs pour rénover ou construire des patinoires aux standards internationaux. De quoi offrir enfin aux clubs des outils dignes de ce nom pour grandir et prospérer.

« Les JO 2030 justifieraient de rénover la patinoire, d’avoir un vrai outil pour accueillir les clients, les supporters et renforcer notre club. »

Pascal Courty, président des Diables Rouges de Briançon

Vers un nouveau souffle

En attendant cette échéance cruciale, c’est tout un écosystème qui tente de se réinventer pour sortir de l’ornière. Des initiatives locales pour populariser la pratique aux partenariats innovants pour sécuriser les budgets, les idées ne manquent pas pour donner un nouveau souffle à un sport qui ne demande qu’à exploser.

Mais le chemin est encore long et semé d’embûches. Il faudra sans doute du temps et beaucoup d’abnégation pour que le hockey français puisse enfin prétendre tutoyer les sommets. Un défi immense mais excitant, à l’image de ce sport spectaculaire qui mérite amplement qu’on lui donne les moyens de ses ambitions.

Une chose est sûre : de Briançon à Grenoble en passant par Rouen ou Amiens, des milliers de passionnés continueront de faire vivre avec ferveur ce sport qui les fait tant vibrer. Avec l’espoir qu’un jour, enfin, les projecteurs se braquent sur leurs exploits. Et que la France entière vibre au rythme des crosses et des palets, sur la glace de patinoires dignes de ce nom.

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