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Le Hezbollah Met En Garde Israël Contre De Nouvelles Violations

Le Hezbollah accuse Israël de centaines de violations du cessez-le-feu au Liban depuis fin novembre. Malgré sa patience, le groupe chiite libanais menace de...

Les tensions entre le Hezbollah libanais et Israël sont à nouveau au bord de l’éclatement. Selon une source proche du dossier, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a vertement dénoncé ce samedi ce qu’il qualifie de « centaines de violations » par Israël de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre. Une situation explosive qui fait craindre une reprise des hostilités à la frontière libano-israélienne.

La patience du Hezbollah mise à rude épreuve

Dans un discours diffusé par la chaîne al-Manar, organe médiatique du Hezbollah, Naïm Qassem a mis en garde contre les conséquences de ces violations répétées de la trêve. « Nous avons fait preuve de patience à l’égard des violations pour donner une chance à l’État libanais, qui est responsable de cet accord, et aux parrains internationaux, mais il ne faut pas tester notre patience », a-t-il martelé.

Le Hezbollah, affaibli par la guerre de l’été dernier face à Israël, joue la montre mais pourrait bien perdre patience. Son leader appelle l’État libanais à faire preuve de fermeté face à ces centaines de violations qui, selon lui, ne peuvent plus durer. Une escalade verbale qui intervient à l’approche d’une date butoir cruciale.

26 janvier, date charnière pour l’application du cessez-le-feu

En effet, le 26 janvier marque la date limite prévue pour l’application complète de l’accord de cessez-le-feu. D’ici là, l’armée libanaise doit achever son déploiement dans le sud du pays aux côtés des Casques bleus de l’ONU, tandis qu’Israël est censé avoir retiré toutes ses troupes de la région. Pendant ce temps, le Hezbollah a l’obligation de replier ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière.

Mais sur le terrain, le compte n’y est pas selon le mouvement chiite. Et la présence au Liban du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres n’y change rien. Ce dernier a pourtant été ferme vendredi, affirmant lors d’une visite auprès des Casques bleus que l' »occupation » par Israël du sud du Liban et ses opérations militaires devaient « cesser ». Il a aussi révélé que les soldats de la paix avaient découvert plus de 100 caches d’armes du Hezbollah ou d’autres groupes armés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre.

Le Liban peine à sortir de la crise politique

Ces vives tensions interviennent dans un contexte politique libanais des plus instables. Le pays a certes réussi in extremis à se doter d’un président et d’un nouveau gouvernement mi-janvier, mettant fin à plus de deux ans de blocage institutionnel. Mais le Hezbollah, poids lourd de la vie politique libanaise, a d’emblée prévenu qu’il ne comptait pas être exclu des affaires.

Naïm Qassem a ainsi tenu à rappeler que « personne ne peut nous exclure de la participation politique effective dans le pays ». Un avertissement à peine voilé au nouveau Premier ministre Najib Mikati et au chef de l’État Fouad Siniora. Le Hezbollah entend bien continuer à peser de tout son poids sur les décisions du pays du Cèdre, quitte à souffler sur les braises du conflit avec le voisin israélien.

La situation reste donc des plus précaires au Liban, pris en étau entre des institutions chancelantes, un équilibre géopolitique des plus fragiles et un cessez-le-feu violé presque quotidiennement. L’onde de choc des combats de l’été 2022 est encore dans toutes les têtes. Et le spectre d’une nouvelle déflagration n’est jamais très loin, le Hezbollah se tenant prêt à dégainer à la moindre étincelle. Reste à savoir si la patience sera cette fois encore au rendez-vous.

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