La tension monte d’un cran entre Israël et le Hezbollah libanais. Suite à une frappe meurtrière attribuée au mouvement chiite sur le plateau du Golan, qui a coûté la vie à 12 enfants, l’État hébreu menace de riposter “avec force”. Face à ces menaces, le Hezbollah évacue certaines de ses positions dans le sud du Liban et dans la plaine de la Békaa, craignant de devenir la cible de représailles israéliennes.
Un engrenage vers une nouvelle guerre ?
Cette escalade des tensions intervient dans un contexte déjà explosif. Israël est engagé depuis près de 10 mois dans une guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Le Hezbollah, allié de l’Iran et du régime syrien, apporte un soutien actif aux groupes palestiniens en menant des attaques quasi-quotidiennes contre le territoire israélien depuis le Liban.
Si Israël met ses menaces à exécution, le risque d’un embrasement généralisé dans la région est réel. Les souvenirs de la guerre dévastatrice de 2006 entre Israël et le Hezbollah sont encore vifs. À l’époque, les bombardements israéliens avaient durement touché les infrastructures libanaises, notamment l’aéroport de Beyrouth.
Le Hezbollah sur ses gardes
En évacuant ses positions, le Hezbollah cherche à se prémunir de frappes israéliennes susceptibles de porter un coup dur à ses capacités militaires. Le mouvement a également retiré ses combattants de Syrie, où ils sont déployés aux côtés des forces du régime de Bachar al-Assad.
Le Hezbollah a évacué certaines positions dans le sud et dans la plaine de la Békaa (est) qui pourraient selon son estimation constituer une cible pour Israël.
– Une source proche du Hezbollah
Israël cherche en effet à couper les routes d’approvisionnement du Hezbollah à destination du Liban en bombardant régulièrement des convois et dépôts d’armes en Syrie. Début juin, le mouvement chiite avait déjà évacué des positions suite à une campagne intense de raids israéliens.
Le Liban retient son souffle
Au Liban, l’inquiétude grandit face au risque d’une confrontation ouverte entre Israël et le Hezbollah. Signe des craintes d’une escalade, la compagnie aérienne nationale libanaise a reporté plusieurs vols dimanche soir et lundi « pour des raisons techniques liées à répartition des risques d’assurance ».
Cette décision rappelle les mesures similaires prises au début de la guerre à Gaza, quand la MEA avait mis une partie de sa flotte à l’abri à l’étranger de peur de subir le sort de l’aéroport de Beyrouth, bombardé par Israël en 2006.
Alors que le spectre d’un nouveau conflit plane, la communauté internationale retient son souffle. Une escalade entre Israël et le Hezbollah, sur fond de guerre à Gaza, pourrait plonger toute la région dans une spirale de violence incontrôlable. La prudence est plus que jamais de mise pour éviter l’embrasement.
