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Le Hezbollah : Défense Ultime Du Liban Face À Israël ?

Israël pilonne le Liban depuis un mois pour neutraliser le Hezbollah. Face à cette offensive meurtrière, l'Iran affirme que le mouvement chiite est le « plus grand défenseur » du pays. Mais à quel prix pour les civils pris entre deux feux ?

Alors que le conflit entre Israël et le Liban s’enlise dans une spirale de violence depuis un mois, une nouvelle déclaration du guide suprême iranien Ali Khamenei vient jeter de l’huile sur le feu. Selon lui, le Hezbollah, soutenu financièrement et militairement par Téhéran, serait « le plus grand défenseur du Liban » face aux assauts répétés d’Israël. Une prise de position qui risque d’attiser encore davantage les tensions dans la région.

Un Liban meurtri sous les bombes israéliennes

Depuis le 23 septembre dernier, l’armée israélienne a lancé une vaste campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah au Liban. Objectif affiché : neutraliser le mouvement chiite considéré comme une menace par l’État hébreu. Mais c’est la population civile qui paie le plus lourd tribut de cette offensive. Selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, au moins 1552 personnes auraient perdu la vie, tandis que l’ONU recense quelque 800 000 déplacés. Des dégâts considérables ont également été infligés aux infrastructures civiles du pays.

L’Iran réaffirme son soutien indéfectible au Hezbollah

Dans ce contexte, les propos de l’ayatollah Khamenei sonnent comme un signal fort envoyé à Israël. Pour le dirigeant iranien, le Hezbollah constituerait non seulement « le plus grand défenseur du Liban », mais aussi « le plus grand bouclier contre l’avidité du régime sioniste, qui vise depuis longtemps à la désintégration » du pays du cèdre. Téhéran, qui ne reconnaît pas l’État hébreu, qualifié « d’entité sioniste », a fait du soutien à la cause palestinienne un pilier de sa politique étrangère depuis l’instauration de la République islamique en 1979.

La disparition des leaders historiques du Hezbollah

Cette mise au point du guide suprême iranien intervient quelques jours après la confirmation par le Hezbollah de la mort de Hachem Safieddine, pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah à la tête du mouvement. Ce dernier aurait été tué fin septembre dans un bombardement israélien, une information que l’armée de l’État hébreu affirme avoir « confirmée » début octobre. Malgré ces lourdes pertes, l’ayatollah Khamenei assure que le Hezbollah « a pu protéger le Liban du danger de désintégration » grâce « au tact et au courage de dirigeants » comme eux.

Une conférence internationale sous tension à Paris

Hasard du calendrier, les déclarations de l’ayatollah Khamenei coïncident avec la tenue à Paris d’une conférence internationale de soutien au Liban, pays placé sous mandat français de 1920 à 1946. À cette occasion, le président Emmanuel Macron a appelé à un cessez-le-feu « au plus vite » et à aider les Libanais à « retrouver le contrôle de leur destin ». Le chef de l’État a également exigé que le Hezbollah « cesse ses provocations » et « frappes indiscriminées » contre Israël. Des mots forts, sans doute, mais qui risquent de peiner à infléchir le cours des évènements…

Un pays au bord du gouffre

Car sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader pour les civils libanais, pris en étau entre les frappes israéliennes et les représailles du Hezbollah. Trois journalistes auraient notamment été tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans un raid aérien à la frontière libano-syrienne, d’après l’agence de presse libanaise ANI. Même les hôpitaux ne sont plus épargnés. De quoi faire dire au ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui s’est exprimé sur LCI, que « le Liban est en danger de mort ».

Pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie.

Emmanuel Macron, au sujet des bombardements israéliens sur le Liban

Face à l’enlisement du conflit, le spectre d’une nouvelle guerre ouverte entre Israël et le Liban n’a jamais semblé aussi proche. Et ce sont les populations, une fois de plus, qui risquent d’en payer le prix le plus élevé. Le cessez-le-feu immédiat réclamé par la communauté internationale sera-t-il entendu par les belligérants ? Rien n’est moins sûr, tant les positions semblent pour l’heure irréconciliables. Une escalade vers un embrasement général de la région n’est plus à exclure…

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