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Le Hezbollah accepte un cessez-le-feu sous conditions avec Israël

Le Hezbollah, affaibli par un mois de frappes israéliennes, se dit prêt à négocier un cessez-le-feu au Liban. Mais trouver un compromis sans capituler totalement s'annonce délicat pour le mouvement soutenu par l'Iran. Retour sur ce pas en avant fragile vers la paix.

Alors que le conflit entre le Hezbollah et Israël fait rage depuis plus d’un mois au Liban, un premier pas fragile vers une désescalade vient d’être franchi. Le mouvement islamiste libanais, soutenu par l’Iran, s’est dit prêt à accepter un cessez-le-feu, mais sous certaines conditions. Un compromis délicat se dessine, le Hezbollah refusant toute capitulation totale malgré les lourdes pertes subies.

Le Hezbollah reconnaît des “coups douloureux” et ouvre la porte à un cessez-le-feu conditionnel

Naïm Qassem, le nouveau chef du Hezbollah, a admis mercredi que son organisation avait encaissé des “coups douloureux” face à Israël. Un aveu rare pour ce mouvement habitué à clamer sa “résistance” victorieuse. Mais les frappes israéliennes ont fait mal, tuant plusieurs hauts dirigeants dans les bastions du Hezbollah.

Face à cette situation, Naïm Qassem a estimé que le Hezbollah pourrait accepter un cessez-le-feu “aux conditions” qu’il juge “convenables”. Une ouverture jugée cruciale par les analystes, alors que le mouvement chiite a besoin de “réorganiser ses rangs”. Parallèlement, le Premier ministre libanais Najib Mikati assurait avoir eu des signaux positifs sur un possible cessez-le-feu de la part de l’émissaire américain Amos Hochstein.

Un retrait du Hezbollah au nord du Litani en discussion

Parmi les conditions évoquées figure un retrait des combattants du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à 30 km de la frontière israélienne. Une ligne rouge pour le mouvement, qui pourrait cependant accepter un déploiement de l’armée libanaise dans le Sud, selon des experts.

Le Hezbollah peut accepter un déploiement de l’armée dans le sud du Liban et rester loin de la frontière, mais rien de plus.

Qassim Qassir, analyste proche du Hezbollah

En effet, le sud du Liban est un bastion historique du Hezbollah, où il bénéficie d’un fort ancrage populaire. Demander à ses combattants, souvent originaires de ces régions, de se retirer totalement apparaît très difficile. Mais la pression est forte sur le mouvement pour “mettre un terme au carnage”, après des semaines de pilonnage meurtrier.

La résolution 1701 de l’ONU, cadre d’un fragile cessez-le-feu

Pour trouver une issue, le Liban et la communauté internationale misent sur l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Adoptée en 2006 après la précédente guerre Liban-Israël, elle prévoit le déploiement de l’armée libanaise et de la Finul dans le sud du pays.

Un schéma que le Hezbollah semble prêt à accepter, malgré le maintien probable d’une présence discrète dans la zone, notamment via ses réseaux de tunnels. Un premier pas qui permettrait de stabiliser le front, sans régler la question de fond du désarmement du mouvement.

Le Hezbollah garde une place à la table des négociations

Même sous pression et affaibli, le Hezbollah montre qu’il entend rester un acteur incontournable. Ses tirs continus de drones et roquettes contre Israël lui permettent de ne pas apparaître en position de faiblesse dans d’éventuelles négociations.

Le Hezbollah a toujours le sentiment d’avoir une place à la table des négociations pour un règlement sans reddition totale.

David Wood, analyste de l’International Crisis Group

La marge de manœuvre du mouvement reste cependant étroite, entre la nécessité de préserver ses capacités et la pression de sa base lassée par les destructions. Un cessez-le-feu, même imparfait, apparaît urgent pour sortir de l’engrenage guerrier. Mais le chemin de la paix au Liban est encore long et semé d’embûches.

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