Dans l’air encore chargé des effluves de la 17e édition du Hellfest, un vent nouveau souffle sur Clisson. Alors que les décors et les scènes s’effacent peu à peu, une petite musique perdure : et si le festival de musiques extrêmes trouvait un ancrage permanent dans la cité des bords de Sèvre ?
Cap sur l’optimisation plutôt que l’expansion
Avec 280 000 métalleux rassemblés en quatre jours, le Hellfest a atteint des sommets en termes de fréquentation. Une ascension fulgurante qui pousse désormais les organisateurs à revoir leur stratégie, comme l’explique Éric Perrin, porte-parole de Hellfest Productions :
Nous avons atteint un plafond avec le festival, au point où nous visons désormais à l’optimiser plutôt qu’à l’agrandir. Et comme notre site est fixe, nous avons commencé à l’aménager.
– Éric Perrin, Hellfest Productions
Plutôt que de s’étendre, le Hellfest mise donc sur l’innovation et la pérennisation de ses installations. Depuis 2022, les festivaliers peuvent ainsi admirer une statue géante de Lemmy Kilmister, fondateur de Motörhead, devenue un véritable lieu de pèlerinage depuis l’inhumation d’une partie de ses cendres.
La Gardienne des ténèbres, figure de proue d’un pôle culturel
Mais la véritable révolution est arrivée en 2024 avec la Gardienne des ténèbres, une sculpture animée mi-démone mi-scorpion commandée à la Compagnie des Machines de Nantes. Cette créature de bois et de métal, capable d’embarquer une dizaine de passagers, est promise à devenir la première pierre d’un ambitieux pôle culturel.
L’antre de la Gardienne, envisagée comme une “nef-machine gothique”, devrait ainsi voir le jour à terme, formant le cœur d’un véritable hub touristique que le Hellfest souhaite développer. Si le chantier n’a pas encore débuté, le projet est bel et bien dans les tuyaux, comme le confirme Éric Perrin :
C’est un gros morceau. Nous voulons porter et développer un projet de territoire sur le long terme.
– Éric Perrin, Hellfest Productions
Un avenir au rythme des échéances électorales
Si l’on en croit les organisateurs, seules les échéances électorales et un léger faux bond du département de Loire-Atlantique auraient quelque peu retardé l’allumage de cette nouvelle ambition. Mais qu’à cela ne tienne, le Hellfest peut compter sur de bonnes relations avec la région des Pays de la Loire pour faire avancer son projet.
En attendant, les aménagements se poursuivent autour du site. Une brasserie portée par un acteur privé est déjà en chantier à l’orée du périmètre, tandis qu’un parc de jeux pour enfants a été acté. De quoi esquisser les contours d’un pôle dédié aux musiques extrêmes, mais pas que.
Clisson, capitale française du metal ?
Si ces projets aboutissent, Clisson pourrait bien devenir la capitale française incontestée du metal. Un ancrage territorial qui ferait du Hellfest bien plus qu’un simple festival, en le hissant au rang de véritable institution culturelle.
Reste à transformer l’essai et à concrétiser ces grandes ambitions. Un défi que les organisateurs semblent prêts à relever, pour peu que les planètes – et les subventions – s’alignent. L’enfer n’a décidément pas fini de rugir sur les bords de la Sèvre nantaise…
