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Le haut responsable de la Fed qui critiquait bitcoin change de ton

Le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, promet d'avoir un "esprit ouvert" sur les cryptomonnaies malgré ses critiques virulentes par le passé. Découvrez ce qui a pu faire évoluer sa position et les obstacles qui persistent pour une adoption générale...

Dans un revirement étonnant, Neel Kashkari, président de la Réserve fédérale de Minneapolis et critique de longue date des cryptomonnaies, a récemment déclaré qu’il garderait désormais “un esprit ouvert” sur le sujet. Cette évolution de pensée chez celui qui qualifiait encore récemment le secteur des cryptomonnaies d'”inutile” et “absurde” soulève de nombreuses questions.

Un changement de cap inattendu

Lors d’une brève conversation avec CoinDesk mardi dernier à New York, M. Kashkari a surpris son interlocuteur en affirmant qu’il était prêt à reconsidérer sa position sur les monnaies numériques. “Je garderai un esprit ouvert”, a-t-il assuré, sans pour autant renier totalement ses doutes quant à l’utilité réelle des cryptomonnaies.

Ce revirement est d’autant plus marquant que Neel Kashkari s’est fait connaître ces dernières années pour ses critiques virulentes à l’encontre de bitcoin et des autres cryptomonnaies, les qualifiant tour à tour de “sans valeur”, “frauduleuses” ou encore “absurdes”. Un discours tranché qu’il semble aujourd’hui prêt à nuancer, au moins en partie.

Des doutes persistants sur l’utilité des cryptos

Malgré cette ouverture affichée, le banquier originaire de l’Ohio n’a pas manqué de réitérer ses interrogations quant à l’intérêt concret des monnaies numériques. Selon lui, le fait que le secteur peine toujours à atteindre une adoption généralisée plus d’une dizaine d’années après l’émergence du bitcoin démontre un manque d’utilité évident.

“À part comme actif spéculatif, que font-elles vraiment dans l’économie réelle ?”, s’est-il interrogé, soulignant que “ça fait maintenant une douzaine d’années” depuis la publication du livre blanc de Satoshi Nakamoto.

Pour Neel Kashkari, si les cryptomonnaies peinent tant à s’imposer aux États-Unis en dehors des portefeuilles d’investisseurs, c’est en grande partie à cause de la résistance des autorités. La ferme opposition du gouvernement fédéral complique en effet sérieusement l’intégration des monnaies numériques au système financier traditionnel, supervisé par la Réserve fédérale.

L’élection de Trump, un tournant pour les cryptos ?

La récente victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle pourrait cependant changer la donne. Le nouveau président élu a en effet promis de soutenir l’industrie des cryptomonnaies et de limoger Gary Gensler, le président de la SEC jugé trop hostile au secteur par de nombreux experts.

Certains proches de Trump, à l’image du milliardaire Elon Musk, fervent défenseur des cryptos, souhaiteraient même aller plus loin en affaiblissant drastiquement la Fed. Un scénario qui n’est pas sans rappeler la tentative avortée de Donald Trump de licencier Jerome Powell, l’actuel président de la Réserve fédérale, en 2018, qui avait alors provoqué un krach boursier.

Interrogé sur une éventuelle démission à l’arrivée de la nouvelle administration en janvier, Jerome Powell a fermement répondu “non” la semaine dernière. Reste à savoir si la pression de la Maison Blanche et la montée en puissance des cryptos finiront par infléchir la position de la Fed et de ses principaux dirigeants, à commencer par Neel Kashkari.

Si l’avenir dira si ce changement de ton se concrétise par des actes, il témoigne d’ores et déjà d’une prise de conscience croissante de l’importance des cryptomonnaies, y compris chez leurs détracteurs les plus acharnés. Un signal encourageant pour l’industrie, qui aspire plus que jamais à une adoption et une reconnaissance mainstream.

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