Dans un contexte de tensions exacerbées au Moyen-Orient, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a une nouvelle fois déploré le refus du Hamas d’accepter une trêve temporaire dans la bande de Gaza. Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue égyptien, le chef de la diplomatie américaine a souligné que le mouvement islamiste palestinien avait rejeté une proposition de cessez-le-feu de courte durée, en échange de la libération d’un nombre limité d’otages et d’un acheminement de l’aide humanitaire pour les civils gazaouis.
Washington s’active pour une solution diplomatique
Face à l’enlisement du conflit, qui a éclaté le 7 octobre 2023 après une attaque du Hamas en territoire israélien, les États-Unis multiplient les efforts diplomatiques pour tenter de parvenir à un règlement négocié. Antony Blinken s’était rendu au Moyen-Orient après la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar, mais ses tentatives de relancer les pourparlers de paix sont restées vaines jusqu’à présent.
La diplomatie américaine planche désormais sur des plans pour l’après-guerre à Gaza, qui permettraient à Israël de mettre un terme aux hostilités même sans accord global avec le Hamas. Washington fait également pression sur l’État hébreu pour qu’il autorise un accroissement significatif de l’aide humanitaire vers l’enclave palestinienne, où la population civile paie un lourd tribut.
L’ombre de l’élection présidentielle américaine
Ces développements interviennent à la veille d’un scrutin présidentiel crucial aux États-Unis. Le candidat républicain Donald Trump a promis de laisser davantage les coudées franches à Israël en cas de victoire, une perspective qui pourrait compliquer encore les efforts de médiation. Parallèlement, l’administration Biden cherche à arracher un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah.
M. Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin ont averti Israël que Washington pourrait suspendre l’envoi de certaines armes si des progrès n’étaient pas accomplis d’ici à la semaine prochaine en ce qui concerne l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza.
Un lourd bilan humain
Alors que les combats font rage depuis plus de trois semaines, le conflit a déjà fait de nombreuses victimes, en particulier côté palestinien. D’après des sources proches du dossier, plusieurs centaines de Gazaouis auraient péri sous les bombes israéliennes, tandis que les tirs de roquettes du Hamas ont coûté la vie à une trentaine d’Israéliens. Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur foyer dans la bande de Gaza.
Malgré les appels de la communauté internationale, aucune des parties ne semble prête à faire les concessions nécessaires pour mettre un terme à cette nouvelle flambée de violence. Le rejet par le Hamas de cette énième proposition de trêve temporaire illustre la profondeur du fossé qui sépare Israéliens et Palestiniens. Les médiateurs devront redoubler d’efforts pour éviter que cette guerre dévastatrice ne s’éternise, au détriment des populations civiles.