Dans un contexte de négociations de trêve à Gaza, le Hamas mobilise actuellement ses alliés pour tenter de recenser les otages israéliens capturés lors de la dernière attaque d’envergure menée en octobre dernier. Selon des sources au sein des groupes armés palestiniens, le mouvement islamiste leur a demandé de collecter des informations sur les otages, qu’ils soient encore en vie ou décédés. Une démarche qui semble s’inscrire dans la perspective d’un éventuel accord d’échange de prisonniers entre les deux camps.
251 otages capturés lors de l’attaque d’octobre, 96 toujours retenus
Lors de l’offensive sans précédent lancée le 7 octobre dernier depuis l’enclave palestinienne, des commandos du Hamas et de ses alliés avaient réussi à enlever 251 personnes en territoire israélien. Plus de deux mois après, 96 d’entre eux sont toujours aux mains de leurs ravisseurs, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.
Face à cette situation, le Hamas semble vouloir mettre toutes les chances de son côté en vue d’éventuelles négociations. En demandant au Jihad islamique, au FPLP et aux autres factions de dresser un bilan précis des otages, le mouvement cherche à consolider ses cartes pour un futur marchandage.
Une seule trêve et un échange de prisonniers depuis le début du conflit
Depuis le début de cette guerre dévastatrice, une seule accalmie d’une semaine a pu être observée en novembre 2023. Durant cette trêve, 105 otages ont été libérés dans le cadre d’un accord ayant également permis la libération de 240 détenus palestiniens côté israélien. Sept autres captifs ont par ailleurs pu être exfiltrés lors d’opérations de l’armée.
Mais depuis, les négociations peinent à aboutir malgré des mois de pourparlers avec des interruptions. La dernière élection de Donald Trump à la Maison Blanche a cependant suscité un « nouvel élan » selon le Premier ministre qatari, médiateur dans ce dossier.
Les obstacles à un recensement complet des otages
Pour autant, le Hamas reste prudent sur la possibilité d’un recensement exhaustif des otages à court terme. En cause : la division persistante entre le nord et le sud de la bande de Gaza qui complique la liberté de mouvement. Un cadre du mouvement islamiste confie ainsi qu’il « sera difficile d’atteindre tous les groupes pour connaître les détails » sans levée des restrictions.
Si l’occupation veut libérer les prisonniers, la solution réside dans l’arrêt de la guerre
Un responsable du Hamas
Ce responsable évoque toutefois une « intensification » des contacts ces derniers jours entre « les médiateurs au Qatar, en Egypte et en Turquie », laissant entrevoir un nouveau cycle de tractations dans les prochains jours. En parallèle, la pression de la rue israélienne ne faiblit pas avec de nouvelles manifestations ce samedi à Tel-Aviv pour exiger la libération des otages.
Vers un dénouement dans les prochaines semaines ?
Si les obstacles restent nombreux, cette initiative du Hamas pourrait constituer une étape importante vers un éventuel accord. En se donnant les moyens de négocier sur des bases solides, le mouvement ouvre la voie à de futures tractations qui s’annoncent âpres mais décisives.
Beaucoup d’espoir repose désormais sur la médiation internationale, en particulier celle des Qataris et des Egyptiens, pour rapprocher les positions. L’objectif : parvenir enfin à un cessez-le-feu durable et à un échange de prisonniers d’envergure qui soulagerait les familles des otages et apaiserait les tensions.
Les prochaines semaines seront cruciales pour savoir si cette démarche portera ses fruits. Une chose est sûre : malgré la guerre, le dialogue n’est pas rompu et l’espoir d’une issue pacifique, même fragile, reste permis. Les efforts consentis par le Hamas et la mobilisation internationale en cours pourraient bien faire pencher la balance en faveur d’un dénouement tant attendu de part et d’autre.