Alors qu’un accord de cessez-le-feu semblait avoir été trouvé mercredi pour mettre fin à plus de 15 mois de conflit dans la bande de Gaza, de nouvelles tensions sont apparues ce jeudi entre Israël et le Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a en effet fermement démenti les accusations du gouvernement israélien selon lesquelles il serait revenu sur certains points clés des négociations.
Le Hamas rejette en bloc les « allégations israéliennes »
Sami Abou Zouhri, un haut responsable du Hamas, a déclaré à l’AFP que « les accusations de Benjamin Netanyahu selon lesquelles le mouvement reviendrait sur des points de l’accord de cessez-le-feu n’ont aucun fondement ». Il a même appelé les États-Unis à « forcer Israël à mettre en œuvre l’accord ».
Un autre dirigeant du Hamas, Ezzat al-Rishq, a lui aussi réaffirmé sur Telegram « l’engagement du Hamas au respect de l’accord de cessez-le-feu annoncé par les médiateurs ». Des démentis catégoriques face à ce que le mouvement qualifie « d’allégations israéliennes ».
Israël accuse le Hamas de vouloir « extorquer des concessions »
Du côté israélien pourtant, le ton est tout autre. Selon un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, « le Hamas revient sur certains points de l’accord dans une tentative d’extorquer des concessions de dernière minute ». Le cabinet de sécurité israélien refuserait ainsi de se réunir pour approuver l’accord « tant que le Hamas n’aura pas accepté tous ses éléments ».
Déjà dans la nuit, Israël avait indiqué que les ultimes détails devaient encore être finalisés avec les médiateurs égyptiens, qataris et américains. Un retard que plusieurs médias israéliens attribuent à une « crise » au sein même de la coalition gouvernementale, avec l’opposition du ministre des Finances à cet accord.
Un accord en trois étapes
L’accord de cessez-le-feu, dont le contenu détaillé n’a pas été rendu public, prévoit selon les médiateurs un retour au calme à partir de dimanche. Il serait assorti dans un premier temps de la libération de 33 otages israéliens contre un millier de prisonniers palestiniens, ainsi que d’une augmentation de l’aide humanitaire vers Gaza.
Les autres otages enlevés lors de l’attaque du Hamas en octobre 2023, qui a déclenché ce dernier cycle de violences, devraient quant à eux être libérés lors d’une deuxième phase. Un processus complexe et fragile qui suscite manifestement encore des désaccords et des tensions entre les deux camps.
La communauté internationale retient son souffle
Face à ces développements de dernière minute, la communauté internationale reste suspendue à la conclusion définitive de cet accord crucial. Après plus de 15 mois d’une guerre dévastatrice, qui a fait des milliers de victimes et ravagé Gaza, Palestiniens comme Israéliens aspirent à un retour à une vie plus paisible.
Mais les craintes persistent qu’un échec des négociations, ou un nouveau différend d’interprétation, ne fasse voler en éclats cet espoir de trêve durable. Les prochaines heures et les prochains jours seront donc déterminants pour savoir si les armes vont enfin se taire durablement, ou si la région doit se préparer à un nouvel épisode de ce conflit qui n’en finit pas.