Alors que les ambitions américaines sur le Groenland refont surface, le Premier ministre groenlandais Mute Egede rappelle avec fermeté que ce territoire autonome du Danemark n’est pas une marchandise. « Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre, et nous ne le serons jamais », a-t-il déclaré en réponse aux récentes allusions de l’ancien président américain Donald Trump.
Un territoire stratégique qui attise les convoitises
Situé dans l’Arctique, le Groenland est un territoire immense aux ressources naturelles abondantes. Pétrole, gaz, or, diamants, uranium… Autant de richesses qui suscitent l’intérêt des grandes puissances, notamment les États-Unis, la Chine et la Russie. Le réchauffement climatique, en ouvrant de nouvelles voies maritimes, renforce encore l’attrait stratégique de la région.
Pendant son mandat, Donald Trump avait déjà évoqué un potentiel achat du Groenland, le qualifiant de « grosse transaction immobilière ». Une proposition qui avait provoqué une crise diplomatique avec le Danemark. Ses récentes déclarations sur Truth Social, affirmant que « la propriété et le contrôle du Groenland » sont « une nécessité absolue » pour les États-Unis, ravivent les tensions.
Une autonomie chèrement acquise
Mute Egede rappelle le long combat du peuple groenlandais pour son autonomie, obtenue en 1979 après des siècles de domination danoise. Avec ses propres institutions, sa langue et sa culture, le Groenland entend bien préserver sa souveraineté. Le Premier ministre souligne néanmoins la volonté de son pays de « rester ouvert à la coopération et au commerce international, notamment avec [ses] voisins ».
Nous ne sommes pas à vendre, et nous ne le serons jamais. Nous n’abandonnerons pas notre long combat pour la liberté.
Mute Egede, Premier ministre du Groenland
Un développement maîtrisé
Conscient de ses atouts, le Groenland mise sur un développement économique raisonné. La récente construction d’une nouvelle piste d’atterrissage à Nuuk, la capitale, doit permettre d’accueillir des avions de ligne plus importants et de dynamiser le tourisme. Dès l’été 2025, deux liaisons hebdomadaires relieront Nuuk à New York.
Mais pas question pour autant de brader les ressources et la souveraineté du pays. Face aux appétits des grandes puissances, le Groenland entend rester maître de son destin et préserver son identité unique, forgée par des siècles d’adaptation à un environnement extrême. Un message clair adressé à tous ceux qui seraient tentés de s’approprier ce joyau de l’Arctique.