En ce début d’année 2025, le Groenland, vaste territoire autonome rattaché au Danemark, se retrouve une nouvelle fois au cœur de vives tensions géopolitiques. Selon une source proche du dossier, le président américain aurait récemment réitéré son intérêt pour ce territoire stratégique, suscitant l’inquiétude et l’agacement des autorités danoises.
Le Groenland, un territoire convoité
Largest île du monde, le Groenland possède une position géostratégique clé en Arctique ainsi que d’immenses réserves minières et pétrolières encore inexploitées. Des atouts qui aiguisent les appétits, en particulier ceux des États-Unis.
Déjà en 2019, l’ancien président américain avait ouvertement évoqué son souhait d’acheter le Groenland, une offre fermement rejetée par le Danemark et le gouvernement local groenlandais. Aujourd’hui, bien que la rhétorique ait quelque peu évolué, la volonté de mainmise américaine semble intacte.
La fermeté du Danemark
Face à ces ambitions, le Danemark affiche une position claire et déterminée. Lars Løkke Rasmussen, ministre danois des Affaires étrangères, a ainsi déclaré qu’aucun pays ne pouvait venir « se servir » au Groenland à sa guise.
Nous ne pouvons pas avoir un ordre mondial dans lequel les pays, s’ils sont assez grands, (..) peuvent se servir à leur guise.
Lars Løkke Rasmussen, ministre danois des Affaires étrangères
Tout en rappelant le droit à l’autodétermination du peuple groenlandais, les autorités danoises soulignent l’importance de maintenir l’alliance avec les États-Unis, décrite comme la plus cruciale pour le Danemark depuis la Seconde Guerre mondiale. Un équilibre diplomatique délicat.
La position nuancée du Groenland
De son côté, le gouvernement groenlandais adopte une position plus nuancée. S’il rejette fermement toute idée de « vente » du territoire, il ne ferme pas la porte à un renforcement des liens avec Washington. Le Premier ministre groenlandais Mute Egede l’a réaffirmé à plusieurs reprises.
Cette position s’explique notamment par les aspirations indépendantistes d’une partie de la population groenlandaise. Un rapprochement avec les États-Unis pourrait être perçu comme un moyen de gagner en autonomie vis-à-vis du Danemark.
L’Arctique, nouvel échiquier géopolitique
Au-delà du cas spécifique du Groenland, ces tensions illustrent l’importance croissante de l’Arctique sur l’échiquier géopolitique mondial. Avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, de nouvelles routes maritimes et opportunités économiques émergent dans la région, aiguisant les convoitises des grandes puissances.
Dans ce contexte, le Groenland apparaît comme une pièce maîtresse, un territoire dont le contrôle pourrait s’avérer décisif à l’avenir. Un enjeu qui place le Danemark dans une position délicate, tiraillé entre la préservation de sa souveraineté et le maintien de relations apaisées avec son puissant allié américain.
Vers une nouvelle donne géopolitique ?
Si le Groenland n’était pas au cœur du discours d’investiture du président américain, sa « rhétorique » n’en demeure pas moins préoccupante aux yeux du gouvernement danois. Comme le souligne Lars Løkke Rasmussen, l’omission du Groenland ne signifie pas pour autant la fin de la « crise ».
Car au-delà des déclarations, ce sont bien les actes et décisions concrètes qui façonneront l’avenir géopolitique de la région. Et sur ce point, le flou persiste.
Une chose est sûre : le Groenland sera, dans les années à venir, au cœur de tractations et d’enjeux géostratégiques majeurs. Entre volonté d’émancipation, intérêts économiques et jeux d’influence des grandes puissances, ce territoire de l’Extrême-Arctique pourrait bien être le théâtre d’une nouvelle donne géopolitique mondiale. Une évolution à suivre de près, tant ses répercussions pourraient s’avérer majeures pour l’équilibre international du 21e siècle.