En cette période d’élections législatives, difficile pour les électeurs français de s’y retrouver face à la multiplication des alliances entre partis et au foisonnement de candidatures dissidentes. Ce grand flou politique se reflète jusque sur les affiches électorales, où la diversité des slogans et des logos entretient la confusion. Décryptage d’un affichage électoral pour le moins déroutant.
Une majorité présidentielle élargie, source d’ambiguïté
Sous la bannière “Ensemble pour la République”, la majorité présidentielle a choisi un élargissement maximal quitte à brouiller les cartes. Certains candidats affichent pêle-mêle les logos de Renaissance, du MoDem, de l’UDI… Un enchevêtrement partisan qui risque de perdre les électeurs selon les experts en communication politique :
La marque “Ensemble” n’a pas eu le temps de s’implanter. Les électeurs vont être totalement perdus. Cela va favoriser les marques les plus fortes, les personnes les plus visibles et claires.
Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication
Paradoxalement, certains candidats macronistes font le choix inverse en occultant toute référence à leur famille politique sur leurs affiches. L’étiquette est vécue comme un handicap face aux électeurs. Miser sur son équation personnelle semble la stratégie privilégiée.
L’ambiguïté de la droite ralliée à la macronie
A droite, les élus qui ont choisi le ralliement à Emmanuel Macron entretiennent savamment le flou. Certains revendiquent le slogan présidentiel sur leurs affiches, d’autres affichent les logos de la majorité aux côtés de ceux des Républicains. Une façon d’adresser des signes de ralliement sans trop se compromettre.
Chez LR, une bataille frontale pour les logos
Chez les Républicains non-ralliés, la bataille fait rage pour l’utilisation du logo et de la marque LR. Malgré l’interdiction de la justice, les opposants à Eric Ciotti n’hésitent pas à s’en emparer sur leurs affiches. Les pro-Ciotti se contentent de formules alambiquées comme “membre des Républicains investi par la présidence des Républicains”.
A gauche aussi, la confusion est de mise
Des dissidences s’affichent également à gauche, certains candidats non-investis se disputant les couleurs de leur parti avec les candidats officiels. Un vrai casse-tête pour l’électeur qui devra démêler le vrai du faux dans l’isoloir.
Au final, cette confusion des affiches électorales reflète le grand bazar des alliances pré-électorales. Loin d’aider les électeurs à s’y retrouver, les panneaux de campagne ne font que renforcer le sentiment de flou. Gageons que les reports de voix du premier au second tour n’en seront que plus imprévisibles. Les jeux ne sont pas encore faits !