Imaginez un monde où perdre son emploi signifie plonger dans la précarité la plus totale. C’est le cauchemar qui pourrait bien devenir réalité pour des milliers de Français avec la nouvelle réforme de l’assurance chômage dévoilée par le gouvernement. Un véritable séisme qui a provoqué la colère des syndicats, dénonçant une “punition collective” d’une violence inouïe.
Le gouvernement sort l’artillerie lourde contre les chômeurs
Samedi 25 mai, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé un durcissement sans précédent des règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Au menu de cette réforme choc :
- Réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois
- Allongement de la période de travail requise pour être indemnisé : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur 24 actuellement
Des mesures d’une brutalité inédite, présentées comme un moyen d’atteindre le plein emploi. Mais pour les syndicats, c’est tout l’inverse : cette réforme risque de précariser encore davantage les plus fragiles.
C’est la réforme de l’assurance chômage la plus violente, qui va pénaliser absolument tout le monde.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
Saisonniers, intérimaires… Les grands perdants de la réforme
En durcissant les conditions d’éligibilité à l’assurance chômage, le gouvernement frappe de plein fouet les travailleurs les plus précaires :
- Les saisonniers de l’agriculture, du tourisme, de l’hôtellerie-restauration
- Les intérimaires et ceux qui enchaînent les contrats courts
- Les intermittents du spectacle, les artistes, les techniciens
Pour ces centaines de milliers d’actifs aux parcours hachés, souvent contraints d’alterner périodes d’emploi et de chômage, cette réforme est une véritable douche froide. Beaucoup pourraient se retrouver exclus du système, ou voir leur durée d’indemnisation considérablement réduite.
Une logique purement comptable au détriment de l’humain
Derrière ces annonces, les syndicats dénoncent une approche uniquement financière, visant à faire des économies budgétaires sur le dos des chômeurs. Le gouvernement table en effet sur 3,6 milliards d’euros d’économies grâce à cette réforme.
L’objectif, ce n’est pas l’incitation, le retour à l’emploi, puisqu’il n’y a aucun lien avec le fait de réduire les droits à ce point.
Olivier Guivarch, négociateur de la CFDT
Pire, en poussant les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, même précaire ou mal payé, cette réforme pourrait aggraver la précarité et dégrader les conditions de travail.
Vers une fronde sociale généralisée ?
Face à ce qu’ils considèrent comme une véritable déclaration de guerre, tous les syndicats montent au créneau. De la CGT à FO en passant par la CFE-CGC, c’est un front uni qui s’oppose à ce projet jugé injuste et inefficace.
Nul doute que cette réforme controversée sera au cœur des débats dans les prochaines semaines. Manifestations, grèves, blocages… Tous les moyens seront bons pour tenter de faire plier le gouvernement. Dans un contexte social déjà tendu, marqué par une inflation record et une crise du pouvoir d’achat, ce nouveau front pourrait bien mettre le feu aux poudres. À suivre…