C’est un nouveau coup dur pour Marineland. Alors que le célèbre parc animalier d’Antibes avait demandé le feu vert du gouvernement pour transférer ses deux dernières orques, Wikie et Keijo, vers un delphinarium au Japon, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher vient d’opposer une fin de non-recevoir à ce projet controversé.
Invitée sur TF1, la ministre a estimé que « le Japon n’a pas de réglementation aussi poussée sur le bien-être animal » que certains parcs en Espagne qui « sont en capacité d’accueillir des orques ». Un camouflet pour Marineland qui avait pourtant assuré que le parc de Kobe respectait « les standards en vigueur » et constituait « la meilleure option » pour les deux cétacés.
Les associations s’opposent au transfert des orques au Japon
Depuis l’adoption en 2021 d’une loi interdisant la détention d’orques en captivité, Marineland cherche désespérément une solution pour Wikie, 20 ans, et son petit Keijo, 8 ans. Le parc a jusqu’au 1er décembre 2026 pour se séparer d’eux. Mais le projet de les envoyer au Japon a immédiatement suscité la controverse.
Les associations de défense des animaux se sont vivement opposées à ce transfert vers des bassins « qui font le tiers de celui d’Antibes », selon Muriel Arnal, présidente de One Voice. Elles plaident plutôt pour un placement dans un sanctuaire marin au Canada, une piste écartée par Marineland.
Deux orques décédées récemment à Marineland
Le sort de Wikie et Keijo est d’autant plus sensible que le parc a perdu deux de ses quatre orques l’an dernier, Inouk et Moana, respectivement morts d’une infection et après avoir avalé un objet. Des disparitions qui ont ravivé le débat sur les conditions de détention de ces géants des mers dans les parcs aquatiques.
Les orques sont des animaux sociaux qui parcourent jusqu’à 150 km par jour dans la nature. Les maintenir captives dans des bassins est une souffrance.
Un militant de la cause animale
Vers une solution en Espagne pour les orques de Marineland ?
En suggérant à Marineland de se tourner vers l’Espagne plutôt que le Japon, le gouvernement français semble vouloir privilégier une solution de « compromis ». Certains parcs ibériques disposeraient en effet de normes plus strictes en matière de bien-être animal, avec des bassins plus vastes.
- Le parc Loro Parque à Tenerife détient actuellement 6 orques dans des installations agrandies en 2018
- Le complexe Oceanografic à Valencia possède le plus grand aquarium d’Europe avec 26 000 animaux marins
Reste à savoir si l’une de ces destinations conviendrait à Wikie et son petit, nés à Antibes et habitués au climat méditerranéen. Et si Marineland, qui a investi 20 millions d’euros dans son Orcaella, accepterait de s’en séparer. Le feuilleton des orques captives n’a pas fini de faire des vagues…